mercredi 13 juillet 2011

L'étape du tour 2011 Modane-L'Alpe d'Huez par Olivier B.



Ca y est, le réveil a sonné à 5h, me sortant enfin du demi sommeil dans lequel je suis depuis plus d'une heure. Je ne sais pas comment font les autres, mais j'ai toujours autant de mal à dormir la veille de ce genre d'évènement. Habillage express dans la mini chambre de l'hôtel perce-neige de Modane où nous avions nos quartiers depuis deux jours mon père et moi, petit boui-boui où le temps semble s'être arrêté depuis les années 60.

Petit déjeuner avalé, agrémenté du mélange fruits secs, amandes, noix de cajou qui est mon seul dopant (avec l'isostar dans le bidon et quelques gels de magnésium pour éviter les crampes), me voila sur le trottoir à terminer de m'habiller, à me chausser et vérifier la pression des pneus.


C'est un défilé continu d’une foule de cyclistes multicolores qui passe devant moi pour rejoindre la ligne de départ dans ce petit matin un peu frais. Les manches sont de rigueur, mais je ne prends que quelques feuilles de journal en guise de coupe vent, car normalement il doit faire beau, et chaud. Je me joins enfin au flot de cyclistes pédalant en cadence vers le centre-ville.

Petit arrêt à la tente café-biscuit, histoire d'emmagasiner quelques calories supplémentaires et un peu de caféine et je rejoins mon sas de départ, le numéro 5 qui concerne les dossards 3200 à 3700.

Il y a encore peu de monde, et j'arrive à me faufiler pas loin de la première ligne. A côté de moi un groupe de ch'tis qui parle fort, des italiens, des anglais...










Et un palois qui connaît le maillot du GCP !

On tape la discute un moment, c'est vrai qu'il y a du temps à tuer, il est à peine 6h20, le départ du 1er sas est prévu à 7h et le notre, au moins 20 minutes plus tard : cette année pour éviter les bouchons, le départ des sas est plus espacé. Donc, il faut tuer le temps. C'est là qu'on me tape sur l'épaule "comment va l'alésien ?" c'est Thibault, un gars d'Anduze que je croise régulièrement sur les cyclos.

L'an passé déjà on s'était retrouvé sur l'EDT, il m'avait dépassé dans le Soulor. Cette année, mais je ne le sais pas encore, c'est moi qui serai largement devant.






La sono de la course tente de nous faire patienter, aux fenêtres quelques mamies sans âge lorgnent avec avidité cette bande de mâles épilés et athlétiques. Enfin, le départ du 1er sas est donné. La tension monte un peu plus autour de moi. Pour ma part, l'objectif, fixé un peu au pif est de rentrer dans les 2000 et de faire autour de 5h. En fait je ne sais pas trop comment me situer sur ce parcours certes pas très long, mais avec quasiment la moitié de la distance en ascension, et pas des petits collets cévenols ! Cette année, pour des kilométrages presque identiques et avec des cols cévenols, je mettais aux alentours de 3h30, là je me dis, à la louche, en tenant compte de la longueur et de la difficulté des ascensions, que 5h ça doit être dans l'ordre du possible. Hormis le chrono et la place je me donne surtout comme objectif de ne pas avoir les petits regrets de l'an passé où j'étais resté sur la réserve tout le long et assez frais à l'arrivée. Là je pars avec l'idée de monter vite dès le pied du Télégraphe, quitte à coincer un peu plus tard dans le Galibier ou dans l'Alpe.


Enfin, c'est le tour de notre sas. Nous traversons Modane assez prudemment, puis dès la sortie, ça part très vite. Je prend la roue de Thibault que je sais très bon rouleur et nous remontons la file de cyclistes dans ces longs faux plats descendants qui nous mènent à Saint Michel de Maurienne, 15 km plus bas. Nous nous joignons à un groupe conséquent d'une trentaine de coureurs et le compteur s'affole : le rythme est très élevé entre 50 et 70 en fonction de la pente. Je reste concentré sur les petits pièges inhabituels qui jalonnent cette route qui nous est toute entière réservée : rond points, ilots directionnels, bandes blanches humides... Mais tout de suite je me sens rassuré, car les sensations sont très bonnes.


Saint-Michel de Maurienne, virage à gauche en ville, négocié prudemment au milieu d'une foule compacte qui assiste au défilé. Relance vive à la sortie, nous traversons la Maurienne, et nous sommes au pied du Télégraphe. Sur la droite un panneau que je connais depuis l'an dernier : Col du Télégraphe 12km, col du Galibier 34km ! De quoi refroidir l'ardeur des moins en forme de ce gigantesque peloton. Dès le pied, la pente se dresse à 9-10%. Je reste sur le 39x25 et je lâche irrémédiablement Thibault que je ne reverrai plus. Je me mets sur la file de gauche et je commence à doubler des paquets de cyclistes. Le rythme est bon, entre 13 et 14 sur cette pente qui oscille entre 7 et 10%, je me concentre pour bien prendre tous les virages à la corde malgré le monde, ce qui demande pas mal d'anticipation. Ce qui est étonnant c'est que malgré la route fermée, la plupart des coureurs reste sagement sur la file de droite, question d'habitude sans doute.

J'en profite largement dans les virages à gauche pour doubler tout le monde... Néanmoins , tout en gardant le même rythme je tombe le plateau de 30 pour pédaler moins en force et garder du jus pour la suite.

Rapidement je me joins à un duo qui monte au même rythme que moi : un toulousain et un auvergnat. Tous les trois nous ne faisons qu'une bouchée de ce Télégraphe

dont les 12km sont avalés en 50 minutes. Nous nous payons le luxe de discuter abondamment tout en remontant sans cesse la file des autres cyclistes. Dans le haut je fais quelques photos et films avec mon vieux portable tout en pédalant. Je me sens vraiment très bien. Au sommet, la vue sur la Maurienne est extraordinaire. Nous basculons tous les trois dans la courte (5km) descente vers Valloire qui constitue le pied du terrible Galibier. Je frôle le pire, quand dans un virage, que je passe à la corde à plus de 50, un autre gars passe entre moi et le bas-côté et manque de me toucher au passage.


Valloire, beaucoup de monde nous encourage, mais pas le temps d'en profiter, dès la sortie se dresse la 1ere rampe du long (17km) difficile (près de 8% de moyenne) et asphyxiant (2560m d'altitude) Galibier. la première rampe est très dure, du fait de la pente mais aussi car il n'est jamais facile d'attaquer une montée dès le bas de la descente. Mon compagnon toulousain s'arrête à un ravitaillement familial et je poursuis seul dans cette rampe rectiligne assez démoralisante. J'essaie de trouver un rythme régulier malgré tout. Mais cette partie est assez monotone, faite d'une longue rampe qui serpente à flanc de versant et dont on ne voit pas le bout. Le rythme est toujours bon, entre 12 et 13, mais désormais je mouline un peu plus en alternant 30x21 et 30X23 voulant quand même garder du jus pour la suite. Enfin on atteint le virage en épingle de Plan Lachat qui marque la 2e moitié de l'ascension.

La pente se redresse en plusieurs lacets qui nous font gagner rapidement de l'altitude et dépasser les 2000m. Dès le pied de cet enchaînement de lacets, les sensations sont de nouveau très bonnes et je reste sur le même rythme dans cette pente assez régulière à 9-10%. Le paysage se fait plus minéral, plus sauvage et la vue sur la vallée et les lacets en contrebas est magnifique. Nous longeons un pierrier dans lequel les marmottes s'en donnent à coeur joie pour nous accompagner de leurs cris stridents. De nouveau, je me mets à remonter pas mal de monde et je me grise un peu de cette impression de facilité. Je filme un peu mon ascension, je tape un brin de causette avec un irlandais tout blanc mais qui monte aussi très vite, et je double une ribambelle de vélos de très haut de gamme, dont un gars sur un cervelo S3 personnalisé aux couleurs du champion du monde (voila la modestie !) équipé en DI2, de potence, cintre, pédalier carbone et roues lightweight. Bref, du bon vélo à 8000 ou 90000 euros... C'est avec un petit sourire en coin que je le dépose facilement.

En haut de cette partie de lacets, le sommet est désormais visible, mais il reste encore 6km à gravir. J'ai un petit coup de mou passager, une petite lassitude après déjà près de 20km d'ascension cumulée,

mais je ne panique pas, ce genre de passage à vide arrive dans toutes les ascensions. En rugby, on appelle ça gérer les temps faibles. A 3km du sommet, je me suis refait la cerise en moulinant un peu plus et en avalant un gel sucré. Le paysage est grandiose, tout le charme de la haute montagne pour ce col culminant à plus de 2500m d'altitude. Les derniers lacets et le dernier kilomètre sont très durs, mais je profite de la présence des photographes et des caméras pour relancer l'allure et je franchis le sommet encore frais et après seulement 1h20 pour 17km et 1100m de dénivelé. Je m'arrête tout de même au sommet, pas pour faire la photo devant le panneau (déjà fait l'an dernier), mais pour me restaurer un peu et enfiler manchettes et journal en prévision d'une descente rapide et fraîche.

Les premiers lacets sont très serrés et malgré la route refaite à neuf (merci le passage du tour de France !), j'attaque cette longue descente piano, piano.

D'ailleurs, je m'arrête juste sous le col, au niveau du tunnel pour faire le plein d'eau car je suis à sec. Et c'est reparti. La suite de la descente est plus roulante malgré une route plus sautillante et je lâche tout.

De nouveau je double des descendeurs sur les freins par paquets, le compteur affiche entre 60 et 70 et je me régale à attaquer les virages à la corde, à soigner les trajectoires.

Bref je prends confiance. Ceci dit je n'arrive pas à comprendre comment les pros font pour dévaler ces cols à plus de 90... je trouve que 70 ça va déjà très, très vite.

Le passage au col du Lautaret est ultra rapide, il y a foule qui nous encourage et ça galvanise. Désormais, la descente est moins pentue, nécessite plus de pédaler, mais la route est large, parfaitement surfacée, un vrai billard. De nouveau, le compteur s'affole et je me régale à plus de 70 en position de recherche de vitesse, couché sur le guidon, les coudes bien rentrés et tête baissée. Heureusement, par rapport à mon passage ici l'an dernier il n'y a pas de vent.

Le passage dans le tunnel de la Grave est impressionnant : drôle d'impression de rentrer à 60 à l'heure dans ce trou sombre et de pédaler en distinguant à peine la chaussée et le gars qui est 20m devant moi... A la sortie de La Grave, je ne m'arrête pas au ravito, je m'arrêterai à Bourg d'Oisans, mais il me faut relancer et pédaler fort pour rejoindre un groupe qui est 200m devant moi, car j’ai distancé tous ceux qui étaient avec moi dans le haut. C'est là que je ressens ma 1ere (et seule) alerte crampe dans la cuisse gauche. Rien de grave, mais je suis obligé de couper mon effort et je vois s'éloigner ce groupe dans lequel j'aurai pu faire un peu de patinette dans l'optique de la montée de l'Alpe.

En attendant, je mets le plus gros braquet possible pour mouliner le moins possible, je bois abondamment et j'essaie de maintenir le rythme le plus élevé possible sans que la crampe ne revienne. Je me retourne et je vois arriver deux types qui descendent vite. Je prends le train au passage, et après avoir fait un peu de patinette derrière eux, je participe aux relais. Plus de crampe et on revient très vite sur le groupe de devant juste avant d'atteindre le fond du lac du Chambon. Il fait désormais assez chaud et le groupe roule sans excès. Il est vrai que si l'arrivée est à Moins de 40km, il faut encore monter l'Alpe d'Huez. Dans un des tunnels en bordure du lac, des gendarmes préviennent à l'entrée qu'il faut enlever les lunettes. Effectivement on n'y voit rien du tout, même sans lunettes, on ne voit même pas où on met les roues. Au milieu des "hop, hop, hop" signalent qu'il faut freiner. Je bloque ma roue arrière sur la chaussée humide et manque de rentrer dans le gars qui est devant moi. A la sortie du tunnel, deux gars sont allongés sur le bas côté avec une ambulance et des gendarmes. C'est peut-être là que plus tard la course sera neutralisée pendant 20 minutes à cause d'un accident...

Nous franchissons le barrage du Chambon, nous passons à côté de la route qui monte aux Deux Alpes et nous attaquons le dernier morceau de la descente vers Bourg d'Oisans.... qui commence par un dernier coup de cul d'un peu plus d'1km bien casse pattes. Enfin, nous sommes dans la vallée, pour la seule partie plane de la cyclo, environ 5km d'une longue ligne droite qui mène à la sortie de Bourg d'Oisans et au pied de l'Alpe. Le rythme n'est pas très élevé dans le groupe, on sent que tout le monde appréhende la mythique montée et ces 21 virages. Cette fois je m'arrête au ravito de Bourg d'Oisans, c'est agréable car il n'y a personne. Je refais le plein d'eau, qqs biscuits salés, des quartiers d'orange et c'est reparti. Je n'aperçois pas mon père qui devait m'attendre là après avoir gagné Bourg d'Oisans en passant par le col de la Croix de fer. Je suis assez confiant sur ma progression car je pensais passer là entre 11H20 et midi et il est 11h30 quand j'attaque l'ascension.


C'est donc reparti pour ce dernier round, et quel dernier round ! La prestigieuse grimpée de l'Alpe d'Huez, ces 14 km à 8% de moyenne pour 1145m de dénivelé et les fameuses 21 épingles qui sont autant de stations d'un long chemin de croix pour les moins entraînés ou les plus émoussés. Cette montée sèche qui se termine en cul de sac et qui ne sert à rien d'autre qu'à être escaladée, pour la gloire, pour un rendez-vous avec soi-même et avec l'histoire de la plus prestigieuse course cycliste du monde. Car cette montée à vu l'arrivée du tour de France à 25 reprises depuis 1976, elle a vu en 1986 Hinault et Lemond arriver au sommet main dans la main scellant la 1ere victoire dans le tour de l'américain et privant le breton d’une historique 6e victoire. Cette montée qui est celle de "l'elefantino" Marco Pantani, grimpeur fantasque et flamboyant des années 90, toujours détenteur du record de l'ascension en 37'55'' à près de 24km/h de moyenne !


La première rampe est très dure, à plus de 10%, galvanisé par le ravitaillement et par l'envie d'en découdre avec cette ascension, j'attaque assez fort et double une file ininterrompue de cyclistes à l'agonie. Virage 21, comme promis un léger replat mais qui ne permet pas de récupérer. Au contraire, la vision de la pente qui se cabre dès la sortie de l'épingle est à chaque épingle un drôle de coup au moral pour le cycliste émoussé. Les virages se succèdent, 20, 19, 18, 17, je continue à bien progresser dans ces pentes sévères à 10-11 de moyenne en alternant phases assises sur 30x25 et phases en danseuse avec 2 dents de moins. Mais le souffle devient plus court, la chaleur est plus présente et les jambes tournent de moins en moins bien. A chaque sortie d'épingle il faut s'arracher pour se remettre dans l'allure et repartir au combat dans cette pente qui ne veut pas faiblir. Le compteur affiche sans cesse entre 9 et 11%.



Virage 14, désormais la fatigue est là. Un signe : alors que jusque là je doublais sans cesse, je commence à remonter de moins en moins la file et au contraire, je commence à me faire doubler. La chaleur est bien là désormais : la preuve, chaque coin d’ombre est un hâvre dans lequel chacun essaye de chercher un peu de fraîcheur. Il y a beaucoup de monde au bord de la route, certains nous tendent de l'eau, des gamins tendent les mains pour qu’on y tape dedans. Au hameau du Ribot on se fait arroser par les locaux qui ont sorti des tuyaux. Ca fait du bien, mais la pente est toujours là, oppressante. J'ai désormais l'impression de ne plus avancer, comme si les roues collaient à la route.

Mon rythme s'est effondré : 10, 9, 8km/h. Il me tarde d'être en haut, mais j'ai la sensation de ne pas avancer et que le décompte des virages est stoppé. Il y a de plus en plus de gars qui sont arrêtés ou qui marchent à côté de leur vélo. Pour moi, pas question de mettre pied à terre, je m'accroche, serre les dents, ouvre grand la bouche à la recherche d’un peu plus d’air dans cette montée désormais étouffante. Je me perds même dans le décompte des km restant avant l’arrivée. Croyant arriver au km 6, je suis au 4...

j’ai du rater deux panneaux. Ah, ça le manque de lucidité sur un vélo c’est énorme.

En tous cas l’arrivée se rapproche, mais mon compteur affiche toujours 9%, je me dis qu’il doit être en panne, mais non, je n’avance toujours pas mieux et j’attends impatiemment que la pente se radoucisse à l’entrée de la station comme tous les descriptifs de la montée le promettent... Mais toujours pas d’accalmie.

Virage 3, je m’arrache, virage 2, chaleur étouffante, virage 1, la pente est toujours là. Nous sommes désormais dans la station. Plus que 2km, la pente est toujours à 8% mais le moral est revenu alors que j’aperçois le sommet de la dernière rampe. Je remets le 39 dents et je sprinte. Haut de la bosse, le replat promis est enfin là, juste le temps de souffler du sprint que je viens de faire, je tombe de nouveau quelques dents et j’accélère encore.

Virage à gauche sous un immeuble, la pente se redresse, je me mets en danseuse et j’accélère encore. Plus question de ralentir alors que la flamme rouge est là. Je double à nouveau des dizaines de gars à l’agonie.

Partie plane dans la station, je remet la plaque et accélère à fond, en tous cas j’y mets tout ce qu’il me reste. Rond point tout droit, je roule à 45 et désormais la route est entourée de barrière, mais il me faut slalomer entre les gars au ralenti. Au fond j’aperçois le fameux virage à gauche qui emmène vers la rampe finale, virage dans lequel, un coureur dont j’ai oublié le nom était allé tout droit alors qu’il disputait la victoire dans un petit groupe. Je descend encore une dent et relance dès la sortie de virage. L’arrivée est là, à 200m. Les cuisses brûlent, je me rassois, remonte deux dents et me relève. 150m, mains sur les cocottes, je sprinte à fond, 100m, je déborde encore un paquet de gars, 50m, toujours à fond. Enfin la ligne est là. J’en ai terminé avec cette terrible ascension.


On nous donne un bon pour le repas et la médaille souvenir. Je redescend un peu, téléphone à mon père qui attend à Bourg d’Oisans, lui dit que je vais pouvoir redescendre par la route et que tout va bien. Je retrouve Sacha que je ne connaissais pas encore. On se raconte notre course. Visiblement il a bien marché quoi qu’il en dise, et il fait aux alentours de la 500e place. Peut-être qu’avec un autre choix de roues.... ?

N’ayant pas faim, je redescend sans traîner, je prends juste le temps de faire le plein d’eau, car il fait désormais très chaud.

La descente est impressionnante, non pas par la vitesse, car ça se fait sur les freins, mais par la masse de cyclistes que nous croisons. Un défilé compact et ininterrompue sur 14km. J’ose à peine dire qu’à ce moment j’éprouve un petit plaisir sadique de voir tout ces gars en chier terriblement, alors que j’étais à peu près dans le même état peu de temps auparavant. Mais cette montée à quelque chose d’un révélateur de l’état de forme de chacun. Vraiment, on ne peut pas y tricher. Il faut donc faire très attention dans cette descente et je m’arrête plusieurs fois pour laisser passer des types qui zigzaguent, l’oeil dans le vague et le souffle court. Dans le bas, je repasse devant le ravito où je m’étais arrêté 2h plus tôt. Il y a un monde fou, une cohue indescriptible. C’est aussi ça l’avantage d’être devant... Je retrouve papa, on ne traîne pas trop pour éviter les bouchons et pour faire la route vers Béziers où je dois retrouver Margaux et Justine. Je téléphone à Margaux pour lui annoncer que je ne connais pas encore mon classement mais que je ne dois pas être loin d’avoir gagné mon pari barbecue, fixé à la 1800e place.


Le soir, je découvre le classement avec bonheur. Je fais 1330 au scratch (en prenant en compte l’horaire de départ du 1er coureur) et 1166 au temps réel, en 5h13 à la moyenne de 21km/h. Pas terrible comme moyenne, mais avec 50km d’ascension sur 109km au total, c’est quand même correct. Grosse satisfaction donc, car je mesure ainsi les progrès accomplis depuis l’an passé et pour ma 3e vraie saison de cyclisme.


Sur un plan personnel, cette année l’épreuve était moins émouvante que l’an passé. C’est comme pour tout, les premières fois ont toujours une saveur particulière. Mais maintenant le plus dur est peut-être devant : après avoir atteint un bon niveau de performance, il va être plus difficile de progresser et même de se maintenir à ce niveau. Mais ceci est une autre histoire.

Petit regret malgré tout, de ne pas avoir embarqué avec moi d’autres membres du GCP dans cette aventure. L’an prochain dans les Pyrénées les gars ?


Olivier B.


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