samedi 31 juillet 2010

Entrainement Samedi 31 Juillet 2010

Le GCP (Guidon Cyclosportif Pyrénéen) vous invite à sa sortie hebdomadaire du week-end :

Date : Samedi 31 Juillet 2010.

Départ de Pau (en voiture) : 8:00
Départ de la sortie : 8h30
Lieu du départ : à NAY, parking du fronton
Parcours : Nay - Soulor - Nay.
Photos de la sortie au sommet du Soulor :

lundi 26 juillet 2010

Sur les traces de la marmotte

En vacances en Isère je n'ai pas pu laisser passer l'occasion de profiter de ma bonne forme actuelle pour aller me coltiner avec quelques grands cols des Alpes. Autour de Bourg d'Oisans les ascensions mythiques ne manquent pas, je me suis décidé pour une grand boucle reprenant le parcours de la célèbre cyclosportive de la Marmotte. Départ de Bourg d'Oisans, Ascension du col de la Croix de Fer par le col du Glandon, descente sur St Jean de Maurienne, puis Ascension du Mythique Galibier et longue descente vers Bourg d'Oisans par "l'autoroute" du Lautaret.

Levé à 5h, 1h45 de route et départ vers 8h. Il fait très beau mais aussi frais (12°) 4km de chauffe avant d'attaquer le col de la Croix de Fer. 27 km, 1300m de dénivelé pour 5% de moyenne.... surtout ne pas se fier à ce pourcentage moyen car il tient compte des nombreux petits replats et descentes qui cassent le rythme en permanence. La pente est très souvent aux alentours de 10% pendant près de 10 km. Heureusement le dernier tiers est plus facile surtout à partir du col du Glandon.
Dans le haut l'ambiance est glaciale du fait d'un fort vent froid et de face qui m'oblige à garder manchette et coupe vent jusqu'au sommet.
Petite collation au café du col, photo souvenir et c'est reparti. La descente est comme la montée : très longue (30km) et avec de nombreuses petites remontées qui cassent les jambes.
Elle fait aussi un peu peur quand on borde les gorges vertigineuses de l'Arvan. Arrivée à saint-Jean de Maurienne, on a l'impression d'arriver dans une ville industrielle du Nord : usines, fumées, autoroute à perte de vue occupent le fond de cette immense vallée. La partie qui m'amène à Saint michel de Maurienne sur 13 km est fastidieuse, route large, faux plat, vent de face, chaleur contrastent avec l'ambiance glaciale et sauvage des sommets.
Arrêt ravito et début de l'ascension du Galibier. Enfin dans un premier temps du col du Télégraphe...
12km ça fait moins peur quand on débute que 34 : Le panneau au pied du col est assez démoralisant !

Le col du Télégraphe présente une pente assez régulière avec de nombreux lacets : 12 km à 7,5% de moyenne pour près de 900m de dénivelé. La difficulté vient ici du trafic auto et surtout moto très important : des hordes de bikers qui montent comme des tarés en prenant leurs trajectoires et en se souciant assez peu des pauvres cyclistes en perdition.
Je reste sur le même rythme mesuré que dans la Croix de Fer, autour de 10 km/h sur 30*23 ou *25. Malgré tout je commence à avoir les jambes un peu lourdes et le petit arrêt au col est bienvenu. Plein d'eau et photo souvenir.
Légère descente vers la station de Valloire ou je fais une pause sandwich.

C'est reparti pour l'énorme col du Galibier qui doit me mener à plus de 2600m sur 17 km à 7% de moyenne. Le début est relativement pépère avec un soleil qui tape, pas de vent et surtout une pente acceptable. Mais à partir du 7e kilomètre on est dans le dur jusqu'au sommet et les deux derniers sont les plus pentus... Le paysage devient sauvage, plus un arbre, mais toujours autant de pseudo Valentino Rossi qui font une course de côte. A 7 km du sommet je ratrappe un anglais qui me dit "I've never do something like that !" J'ai a peu près la même impression, celle de gravir un col plus dur encore que le Tourmalet. A 4km, on aperçoit le sommet, je me grise et je dépose l'anglais... mais 2km plus loin, le sommet se dresse tel une muraille face au cycliste épuisé et je flanche complètement et pourtant j'ai le vent (glacial) dans le dos depuis un moment... mais à 7 à l'heure il ne m'est pas d'une grande utilité. Le dernier km à plus de 10% est un calvaire, mais le sommet est là... enfin !
Je n'y reste pas longtemps, juste le temps de boire et de faire quelques photos souvenir, car le vent est violent et surtout glacial.

Descente vers le col du Lautaret, d'abord en lacets très serrés dans lesquels tous les virages sont autant d'occasion de tomber du fait de la violence des rafales. Puis de longues lignes droites qui mènent au col. J'en profite pour doubler voiture et camping cars. Il reste environ 45 km de descente vers Bourg d'Oisans qui se feront vent de face tout le long. C'est dommage car la descente du Lautaret est une vraie autoroute avec un revêtement lisse et des virages larges. J'y plafonne à 55 face au vent violent, 70 quand je bénéficie d'un léger abris. Dans le bas, je rattrape un hollandais avec qui on tire quelques relais dans le vent qui m'amènent à ma voiture... Ouf !

Au final, 161 km, 4000m de dénivelé à 20, 3 de moyenne et près de 8h de selle (sans les arrêts). Mais surtout une plus grosse fatigue qu'à l'EDT : parcours plus dur ? fraîcheur entamée par l'EDT 7 jours avant ? fatigue de rouler seul (même en descente) dans le vent ? En tous cas un bien beau parcours sur le circuit de la Marmotte. Sauf que lors de la cyclo, il faut encore se taper l'ascension de l'Alpe d'Huez ! Une bonne reconnaissance, pour l'année prochaine ?



vendredi 23 juillet 2010

Le Président en Jaune


Enfin! un bouquet bien mérité pour notre président!


Pendant ce temps, le secrétaire s'occupe du "relationnel"

Mon Etape du Tour Mondovélo 2010, Pau-Le Tourmalet, par Olivier B.

Enfin, le moment qui a occupé mon esprit de jour comme de nuit est arrivé. La semaine qui a précédé cette étape au parcours mythique a été bizarre. Placée sous le signe du repos, mais aussi de la tension et de la nervosité. Repos car j’avais beaucoup roulé la semaine précédente, environ 400 km entre la Hubert Arbes et les trois sorties club sur Alès. Tension et nervosité dues à l’approche de l’événement et à l’angoisse de ne pas être prêt à monter le Tourmalet en dernière ascension. Certes je l’avais plutôt bien escaladé, malgré un petit coup de mou autour de Barèges lors de la Hubert Arbes 2 semaines auparavant, mais il n’arrivait alors qu’en 2ème col après 80 km de course, alors que là il s’agit de le grimper en 3me col après un peu plus de 160 km, une autre histoire... Du coup je suis resté sur la réserve lors de la sortie GCP du mardi avec une sensation de jambes lourdes qui n’était pas faite pour me rassurer à 5 jours du départ. Désolé les gars mais ce soir-là j’étais trop tendu pour profiter de cette sortie avec vous.

Le vendredi, passage obligé à l’immense village départ sur l’hippodrome pour récupérer dossard, transpondeur mais aussi sac à dos et tee-shirt cadeau. On se sent déjà dans l’ambiance au milieu d’une foule conséquente et multilingue. Petite visite sur les différents stands où les marchands du temple présentent leurs produits et innovations à cette masse de cyclistes avide des derniers gadgets, à l’affut de traquer le moindre gramme sur leur machine, à défaut, pour certains, de le faire sur leur ventre plutôt proéminent... Ce qui me rappelle ce que m’a dit David, mon cousin qui en est à sa 3ème édition, sur l’impréparation voire l’inconscience de certains prétendants à cette épreuve mondialement réputée.

Le vendredi est aussi pour moi le début du régime spécial étape du tour : pâtes, patates, pain, banane, eau minérale, thé, tisane... Le but étant de faire des réserves de sucres lents et de s’hydrater en prévision d’une journée longue, dure et chaude... sans allusion particulière Benjamin ! Ce régime n’est d’ailleurs pas sans conséquences physiologiques, quand le grand nombre de petites commissions est inversement proportionnel à celui des grosses... bref.

Le samedi aurait pu être une journée calme sans l’aller-retour pas vraiment express de Clément aux urgences de l’hôpital de Pau. Heureusement plus de peur que de mal. Le soir, je vais m’installer chez mes tantes qui ont le grand avantage, outre leur serviabilité légendaire, d’habiter sur la place qui permet d’accéder aux différents sas de départ s’étalant sur 1,5 km. Le trajet vers le centre ville est d’ailleurs l’occasion de se rendre compte encore une fois de l’ampleur de cette cyclo en terme de fréquentation : la ville est envahie de cyclistes de tous âges et de toutes les couleurs qui ont pris d’assaut hôtels, chambres d’hôtes et campings de Pau et des environs. Avant de me coucher, je vérifie de n’avoir rien oublié et relis pour la centième fois les plans d’accès au sas et les descriptifs de l’étape, ce qui ne sert pas à grand chose, mais fait passer le temps car je sens que le sommeil va être long à venir. Effectivement la nuit est courte, d’une part car le réveil sonne à 5h, mais aussi car je reste dans un demi sommeil jusqu’à minuit, une heure...excitation quand tu nous tiens !

Le dimanche, dès 5h, j’ouvre les fenêtres donnant sur la place Gramont où déjà des cyclistes canadiens sont en tenue et prennent bruyamment leur petit déjeuner. Pour ma part ce sera thé, patates vapeur et mélange «pépé d’Asson» de fruits sec amandes et noix de cajou. A 6h, je retrouve sur la place mes 3 compères du GCP qui m’attendent. Olive a l’air déjà dans les starting-bloks. Ensemble, nous regagnons nos sas respectifs. Gwen dans le n°4 (1200-4200), Olive dans le n°5 (4200-7200) et Pascal et moi dans le n°6 et avant dernier sas pour les dossards 7200 à 9200. Avec Pascal nous sommes assez près du début du sas, mais nous avons devant nous une bonne heure d’attente avant que le départ ne soit donné. Le sas se remplit rapidement et l’ambiance est assez bon enfant. On discute avec un gars de Vendée, on subit les bavardages bruyants de deux portugais (ou brésiliens) volubiles, je prête mon téléphone à un anglais qui doit joindre son groupe... ce dernier m’avoue n’avoir jamais grimpé de cols de plus de deux ou trois km car il vit près de Liverpool, peu connu pour son relief montagneux. Je crois qu’il n’a pas été déçu du voyage ! Le boulevard des Pyrénées est noir de monde, dans les sas évidemment mais en dehors aussi : des curieux assez nombreux se pressent pour voir le spectacle de cette horde sauvage et multicolore, ainsi que des noceurs qui se finissent au pastis à la terrasse des cafés. La rencontre entre cyclistes lève-tôt et arsouilles couche-tard ne manque d’ailleurs pas de sel : mais l’heure n’est pas pour nous à la téquila-paf !

7h, le départ est donné pour le premier sas des anciens pros et des (pseudo) VIP. Pour nous, noyés dans la masse du peuple cycliste, il nous faudra patienter 20 bonnes minutes avant de pouvoir se mettre en selle et 5 minutes de plus avant que nous passions sous l’arche de départ dans un petit air frais et une ritournelle de bip, bip, bip en cadence à chaque passage d’un transpondeur sur la plaque de départ. La traversée de Pau est placée sous le signe d’une grande excitation d’y être enfin et de la prudence du fait du flot continu et bigarré de cet immense peloton qui se répand dans les rues de la ville. Selon mon oncle Bernard, le Jean-Paul Ollivier de la famille, qui nous regarde passer à l’entrée du pont du 14 juillet accompagné de mes tantes, c’est pendant une demi-heure que le peloton passera à grande vitesse devant eux, manquant de renverser la plus frêle de ses deux soeurs sous l’effet du déplacement d’air.

Le premier tiers de la course nous amène au pied du col de Marie-Blanque, le rythme alterne entre des parties très rapides sur les larges avenues de Pau et sur la rocade vers Larroin et les «hop, hop, hop» signalant des ralentissements brutaux dès que la route se resserre à Jurançon et à Larroin. Le rythme est assez élevé tout de même. Pour moi ce début de course est placé sous le signe de la gestion des efforts en prévision des trois grands cols qui nous attendent. Pascal semble très en jambe et me distance fréquemment même sur le plat avant Larroin. Au kilomètre 10, nous attaquons la 1ère côte, difficile d’y trouver son rythme du fait du nombre de cycliste sur la route et de l’attention toute entière consacrée à observer ce que font les autres devant et à côté afin d’éviter l’accrochage ou la chute. Pascal monte un peu plus vite et fait un petit écart dans lequel plusieurs cyclistes se glissent rendant difficile de se rapprocher. La route qui nous mène à Oloron est une succession de petites côtes et de descentes sur plus de 20 km. Dans un premier temps j’essaie de boucher le trou qui me sépare de Pascal que j’aperçois à 300m. Mais cela s’avère périlleux en raison de la masse continue de cet immense peloton. Et mon petit doigt me rappelle que cette partie bien que casse-pattes, n’est qu’un amuse gueule face à ce qui nous attend. Je décide donc de rester sur mon rythme, d’être prudent et de laisser filer Pascal, que je ne reverrai qu’à la Mongie tout comme Gwen et Olive, une fois la ligne d’arrivée franchie. J'en profite pour faire la revue des cyclistes et de leurs montures hétéroclytes qui m'entourent :Vélos de toute taille et de toutes les couleurs, y compris des VTT (?) et des tandems.

A Oloron-Sainte-Marie, gros ralentissement dans une étroite rue piétonne du centre qui oblige à mettre pied à terre. Les premiers exemples, mais pas les derniers, de bêtise se manifestent avec quelques cyclistes qui tentent de gagner quelques places en roulant à fond sur les trottoirs étroits... Devant moi l’un deux se mange un plot en fer délimitant une place de stationnement : «bien fait» ! me dit mon petit doigt. A la sortie d’Oloron, nous empruntons la route nous menant à Escot, pied du col de Marie Blanque. Une route peu roulante et fatigante, d’autant plus que je ne la connais pas et que j’ai hâte d’en découdre avec ce fameux col, dont les 4 derniers kilomètres sont, parait-il, assassins. Il est vrai qu’a priori ses 9,5 kilomètres à 7% de moyenne n’ont rien d’effrayant, mais si les 4 premiers km sont roulants et peu pentus, les 3 derniers sont à plus de 11% de moyenne ! Au pied du col, petite pause pipi devant un des cars balais stationné là, comme si je voulais conjurer le sort et me dire qu’il n’est pas question que je me retrouve dans un de ces corbillards. Je profite de l’arrêt pour ôter mon gilet coupe-vent qui vient grossir le chargement des poches de mon habit de lumière.

Le début de l’ascension est faite sur le 39, mais je passe le 30 au 5e km avec la 1ère rampe sévère pour faire cette 1ère ascension en moulinant le plus possible. Je dépasse les 1ers «marcheurs» du jour en me disant que ceux-là vont passer une sale journée. Pour ma part les jambes sont là et me permettent de monter à un bon rythme, même s’il est très difficile de trouver le sien dans cette masse de vélos occupant toute la route. Je n’arrête pas de changer d’allure, de ralentir et d’accélérer franchement, même dans les pentes à plus de 10% pour me défaire d’un groupe de trainards zigzagant. Ce qui me rassure c’est que toutes ces manoeuvres ne me demandent pas d’effort et que je me sens très facile. Au 6ème km, ça y est la pente se durcit réellement, la densité de cyclistes augmente encore, de même que le nombre de marcheurs sur le côté droit. A 2 km du sommet, ce qui devait arriver arrive : tout le monde met pied à terre, c’est le bouchon. On se croirait sur la nationale 7 un samedi de chassé croisé. Là encore deux abrutis se pensent plus malins et pestent contre ceux,c’est à dire tous les autres qui les entourent, qui ne se serrent pas sur la droite, pour permettre à leur «majesté» gonflée d’orgueil et de bêtise de continuer à rouler. Ils se remettent d’ailleurs en selle , roulent sur le bas côté, manquent de tomber et d’accrocher d’autres gars qui n’ont rien demandé à personne. La situation s’envenime quand un gars gueule : «regardez-les ces deux cons, c’est des gars comme ça qui me font désespérer et me gâchent le plaisir d’être là, non mais regardez-les, faut vraiment qu’ils aient une cervelle de poisson rouge. Et encore, ces deux, tu les fous dans l’eau ils sont encore trop cons pour nager». D’autres râlent contre l’organisation et disent qu’ils ne reviendront pas... Tant mieux me dit mon petit doigt, ça fera plus de place pour les autres. Pour ma part, malgré 1,5km de marche forcée, et ridicule sur les talons et en canard - qui a déjà essayé de marcher longtemps avec des chaussures de vélo ?- je suis tout simplement heureux d’être là ! A 500m du sommet on peut enfin se remettre en selle et franchir le col en cycliste et non en piéton ! Des dizaines de spectateurs nous encouragent et le temps est magnifique.

Je prends quelques instants pour enfiler le coupe vent et monter les manches, car si le temps est magnifique, le fond de l’air est frais. La route est en parfait état et je me prends pour un as de la descente quand je double des types à l’arrêt dans les virages. A mi-descente, sur le plateau du Bénou, le premier ravitaillement est là. Un choc. Un monde pas possible, des gars et des vélos posés partout et n’importe comment, et une sorte de frénésie qui s’empare des gars qui se précipitent sur les stands avec avidité. Je me sens un peu décalé, un peu comme un provincial qui serait parachuté dans les couloirs du métro station Les Halles un samedi après-midi de soldes... Je fais tout de même le plein d’eau, j’avale calmement mes deux bananes et quelques quartiers d’orange avant de repartir pour la deuxième partie de la descente. Un accident au virage de la chapelle calme un peu mes timides ardeurs de descendeur, je me sens bien, heureux... A tel point que je ne peux m’empêcher de verser une petite larme... L’émotion d’être là, sur les lieux de mon enfance, sur «mon» plateau du Bénou, celui sur lequel coule cet «Arriu Merdé» que je remontais à pied et dans la gadoue avec mes cousins, ce plateau qui m’a pris mon nounours «Badut» malencontreusement oublié par ma cousine lors d’un retour de balade... cela fait plus de 30 ans, Cécile, il y a prescription ! Et puis il y a cette vue extraordinaire sur la vallée d’Ossau que l’on surplombe, «ma» vallée d’Ossau. Il y a aussi cette pensée pour Clément qui hier était aux urgences... les pensées se bousculent dans ma tête à cet instant là. Mais l’épingle à gauche qui me saute à la figure à la vitesse grand V me rappelle à la réalité du moment. Je serre les freins, ça passe. Je m’efforce de me concentrer pour le reste de la descente très rapide jusqu’à Bielle. La aussi une foule d’anonymes acclame d’autres anonymes qui défilent devant eux à grande vitesse au bas de la pente. Décidément, le vélo a quelque chose de spécial dans le coeur des gens. Avec d’autres, tout au long du parcours nous nous efforçons de leur rendre un peu de l’énergie que ces gens nous donnent en étant là : un salut, un merci, un sourire, des applaudissements, des tapes dans les mains des gosses qui nous la tendent. Un peu d’humanité quoi !

Après Bielle, je me sens fort car les jambes sont là et j’ai l’impression d’être sur mes terres, sur des routes que je connais parfaitement, ça aide dans ce genre de parcours. Des pelotons se forment, je suis en tête du mien et nous roulons d’autant plus vite que la route est plutôt en faux-plat. Je traverse Louvie en tête de mon groupe, un peu pour éviter la chute dans le virage du pont et aborder la côte devant, beaucoup pour m’enivrer des encouragements de la foule. C’est vraiment grisant. Du coup je monte cette côte de Louvie à un rythme élevé sur le 39*21, ceux qui la connaissent apprécieront. En haut je discute avec un gars du Loir pour qui c’est aussi une première dans les Pyrénées et qui me dit trouver le parcours exceptionnel. Dans la descente mon compteur frise le 80 et nous abordons le parcours vallonné qui nous mène à Asson où toute la famille m’attend pour un ravitaillement. Là encore les pelotons se font et se défont au grès des petits faux plats. A l’approche d’Asson, je freine un peu mes ardeurs, car il reste plus de 100km et les deux cols les plus durs à franchir.

A la sortie du virage d’Asson, après avoir fait un petit stop pour saluer les familles Lacaze et Lory et m’enquérir du sort de mes trois compères du GCP, j’aperçois les ballons de la famille Bourda, puis les sons de cloche que Caro agite frénétiquement qui précèdent de peu les «Olivier ! Olivier !» que toute la famille scande à mon arrivée, repris d’ailleurs par tous les gens alentours qui ne me connaissent pourtant pas ! Papa joue le ravitailleur, je bois, donne des nouvelles rassurantes sur mon état de forme, embrasse Clément qui attendait impatiemment son idole de papa, tente de consoler Justine qui ne comprend pas pourquoi son papa repart... Direction Ferrières, au pied du col du Soulor, deuxième grosse difficulté de la journée. Peu avant Arthez d’Asson, un panneau signale l’arrivée à 100 km... je regarde mon voisin de groupe et on se demande si ce genre de panneau est bien utile pour le moral ! En tous cas les jambes tournent toujours, même si je m’efforce de rester le plus souvent dans les roues des nombreux groupes dans lesquels je roule, à l’italienne donc.

Cette longue remontée en faux plat vers Ferrières est d’ailleurs fastidieuse du fait du profil, de la route accrocheuse mais aussi du soleil qui commence à taper fort, il est 11h passé. A Ferrières 2ème ravitaillement, le même cirque qu’au plateau du Bénou se répète. Enfin, l’ascension du Soulor commence. De ce coté, ce col est considéré comme difficile avec ses 12 km à 7% de moyenne, son 1er km très dur et une 2ème partie, à partir du 5ème km constamment entre 7 et 10%. Je fais l’ascension sur le 30, à peu près au même rythme qu’il y a 15 jours à la Hubert Arbes, mais cela me demande plus d’effort car il fait très chaud et les 90 km déjà effectués se font un peu sentir. Malgré tout je me sens bien tout au long de la montée, capable des mêmes changements de rythmes qu’au Marie-Blanque pour dépasser des gars qui ont des trajectoires un peu vagues. Là encore de nombreux cyclistes mettent pied à terre et tous les coins d’ombres sont squattés par des gars en surchauffe. Par le plus grand des hasards, je retrouve Thibault, un gars d’Anduze avec qui j’avais fait toute la fin de course à la Granite Mont Lozère il y a un mois. Visiblement il a récupéré des crampes qu’il avait alors et je décide de le laisser filer, préférant rester sur mon rythme. A deux km du sommet petit arrêt pour saluer la famille Cazet père et fils. Maurice et Phillipe étant venus assister au spectacle en grimpant le Soulor au petit matin. Le sommet est là, après un dernier km facile mais où je continue à mouliner, je fais le plein d’eau et me lance dans la descente après avoir enfilé à nouveau le coupe-vent. Je me sens encore très bien et en jambe après ces 125 premiers km.

Dans le haut je reste prudent, même si les gravillons d’il y a 15 jours ne sont plus là. Puis je me lâche un peu, en recherche de vitesse dans de belles, mais courtes portions rectilignes avant Arrens. Je ne suis pas vraiment descendeur, mais d’autres sont de véritables escargots, pires que notre Olive du GCP, c’est dire ! A Arrens je me relève et attends un groupe pour passer le long replat, puis de nouveau une belle descente vers Argeles que je passe en queue de mon groupe qui roule (très) vite. Encore la même foule et la même ferveur à nous voir passer et à nous encourager. Certains rivalisent d’imagination : on ne compte plus les pancartes encourageant «mon papa» ou «mon papi», là où d’autres font la ola ou agitent des cloches au passage des groupes, d’autres encore entonnent des chants béarnais à vous prendre aux tripes, jouent de l’accordéon ou de la vuvuzela. On verra même tout un groupe avec choristes, guitare et batterie dans la montée du Tourmalet !

Au ravito d’Argelès, je bois abondamment et rempli mes bidons que je prends bien soin cette fois de remettre à leur place et je retrouve mon anglais de la ligne de départ qui est visiblement assez entamé et me dit avoir des crampes. Quelques centaines de mètres plus loin, je retrouve les familles Lacaze et Lory au bord de la route. Je bois un coup pour la forme, dit être très bien. Benjamin me dit que j’ai gardé le même retard sur les 3 autres qu’à Asson, mais je le soupçonne d’arrondir un peu les angles pour maintenir le moral de la troupe... Je repars étonné encore de la foule de curieux et de supporters qui sont sur les trottoirs d’Argelès.

Le dernier tronçon s’annonce, qui doit nous mener jusqu’au clou de la journée. La route vers Luz, pied du col du Tourmalet est d’abord assez plane, on y roule à bonne allure, mais on sent que l’heure est à l’économie de ses forces avant la grande ascension. Je me sens très bien malgré les 150 km déjà parcourus et me retrouve à rouler seul en tête de mon groupe un long moment. Ne voulant pas emmener tout le monde et me sacrifier, je lève le pied et met le cligno à gauche, puis me place sagement en fin de peloton jusqu’à la sortie de Pierrefitte. Là, débutent les belles gorges de Luz. J’y dépasse un gardois qui a l’air de peiner en cette fin d’étape. Il me dit avoir beaucoup souffert dans le haut de Marie-Blanque. Il faut dire que ses copains lui avaient parlé d’une ascension facile en lui affirmant avec tout le soucis du détail propre aux gens du midi : «de toute façon, Marie Blanque, ce n’est même pas un col, tout juste une petite côte». Peuchère, j’imagine sa surprise dans les 3 derniers kms à plus de 11% de la côtelette... Nous voila à Luz, la foule qui nous accueille est incroyable, la chaleur commence à peser et je n’ai plus qu’un demi bidon alors que le prochain ravito est après Barèges, soit dans 7 ou 8 km d’ascension.

Virage à gauche, c’est le début de la montée du géant. Celle pour laquelle tout le monde est venu, car c’est le centenaire du passage de ce col mythique, franchi pour la 1ère fois par le tour 1910 lors d’une étape dantesque reliant Luchon à Bayonne sur 326 km de souffrance et enchaînant les cols de Peyresourde, d’Aspin, du Tourmalet, du Soulor, d’Aubisque et d’Osquish. Cette étape qui verra Lapize passer à pied le sommet du Tourmalet ne pouvant plus tourner les pédales de son Alcyon de 13kg (à vide, sans eau et sans sacoches) à roue libre, mais à développement unique de 46x24, le tout sur des chemins à peine carrossables, défoncés par les gels d’hiver, les fontes de neige du printemps et les canicules d’été. Il précède Garrigou qui lui est toujours en selle au sommet. Cette étape qui, deux cols plus tard, verra Lafourcade, un «isolé» inconnu de Bayonne qui voulait s’illustrer dans «ses» pyrénées, passer en tête au sommet de l’Aubisque, précédant Lapize, futur vainqueur de l’étape et du tour 1910, lancer aux officiels présents «assassins, vous êtes des assassins !». Cette étape enfin à laquelle Henri Desgranges, grand patron du tour d'alors, n’assista pas car rentré en catimini à Paris la veille. Peut-être car il ne pouvait pas assumer devant «ses»coureurs le tracé inhumain de cette étape assassine, dont certains craignaient encore à la veille du départ que des coureurs ne soient dévorés par des ours...

Aujourd’hui ce Tourmalet se présente devant nous beaucoup plus civilisé mais reste une des plus difficiles ascensions pyrénéennes à vélo du fait de sa longueur de 19 km mais aussi de son profil à 7,5% de moyenne ne laissant quasiment aucun répit jusqu’au sommet. Au pied, je me sens plutôt bien, mieux en tout cas qu’il y a 15 jours lors de ma 1ère ascension. La grande différence est que cette fois je sais ce qui m’attend et je sais que je l’ai déjà (bien) monté. Donc le moral est au top dans ces premières longues rampes après Luz. Le spectacle est incroyable : sur la route un ruban de cyclistes multicolores qui ondoie au grès des déhanchements et des coups de pédales de moins en moins souples, sur le bas côté à droite une file ininterrompue de gars ayant mis pied à terre et de tous les côtés une horde de camping cars garés attendant le passage du vrai tour et une foule de gens qui nous encouragent, nous proposent de nous arroser et poussent les plus zigzagants. Etonnamment je trouve un rythme assez élevé autour de 9-10 km/h ce qui me fait doubler d’autres gars en permanence et j’arrive toujours à accélérer brutalement pour dépasser les groupes les plus faibles. L’envie d’accélérer encore est là, mais je me réfrène en passant devant le panneau «sommet 15 km». La chaleur est pesante dans la traversée de Barèges mais la foule me transcende. Je n’ai plus d’eau et le ravito est encore à deux kilomètres. A la sortie de Barèges mon rythme ralentit, mais cette fois je ne m’affole pas, je sais que je suis dans une partie très dure. Des gars en sur régime sont allongés sur le bas côté, à l’ombre, certains les pieds dans le moindre ruisseau, d’autres au bord de l’épuisement remplissent leurs bidons dans ces mêmes cours d’eau, ils en seront quittes pour une bonne ch.... Ces défaillances des autres ne me rendent que plus fort : Ici c’est aussi dans la tête que cela se joue. A la station de super-Barèges, le ravitaillement en eau est enfin là. La moitié de l’ascension est faite, ça commence à sentir bon, mais désormais plus un arbre, plus un rocher pour nous abriter du soleil de plomb.

Je redémarre après avoir bu comme un trou, fait le plein d’eau et remis mes bidons sur le cadre. Petite surprise: contrairement à la Hubert Arbes, le tracé reprend l’ancienne route. Mon petit doigt peste devant tant de fourberie qui vient faire vaciller momentanément le moral d’acier qui m’habite depuis le pied. C’est le dernier round, les jambes ne tournent plus aussi bien, mais j’entrevois l’arrivée pendant que certains, au bout de ce qu’ils peuvent faire sont affalés sur l’herbe grasse de l’estive, espérant peut-être récupérer un peu de souffle ou tout simplement attendant le «corbillard».

Sommet à 6 km, La foule des camping cars et des arroseurs est toujours là, galvanisante. Je reste sur mon petit rythme mais je double toujours les autres qui sont quasiment arrêtés, comme scotchés au bitume.

Sommet à 5 km, j’alterne les phases assis sur la selle en 30x25 avec les phases dressé sur les pédales où je mets deux dents de moins. Je me concentre sur la régularité de cette alternance de rythme qui parvient à décontracter mes jambes désormais lourdes. Je guette d’hypothétiques crampes qui ne se manifestent pas.

Sommet à 4 km, bien visible désormais mais encore si loin. Le paysage est grandiose, je jette un coup d’oeil en contrebas, la route semble vivante du fait de la multitude de cyclistes qui s’y déhanchent en cadence. A ma droite un gars penché sur son cadre vomit tout ce qu'il peut dans le bas côté : la chaleur, l’effort trop intense, l’overdose de barres et de gels sucrés font leur oeuvre.

Sommet à 3 km, virage à gauche, le but est tout proche, deux lacets et c’est gagné. De nouveau l’émotion me prend à la gorge et aux tripes, me coupe le souffle. Je repense à mon fils hier à l’hôpital, aux kilomètres abattus depuis janvier, à Margaux qui a été cette année, et encore plus que d'habitude, une femme et une mère en or. Que ferais-je sans toi ma chérie ? Je souffle un grand coup et tente d'évacuer ses émotions qui m’asphyxient pour me reconcentrer sur mon pédalage.

Sommet à 2 km, dans une pente un peu plus douce je tombe quelques dents et accélère. Je retrouve le vendéen de ce matin qui coince et que je dépose après lui avoir proposé une barre ou de l'eau. La pente redevient plus raide : 8%, 9%, 10 %.

La flamme rouge est là, dernier kilomètre, la foule des spectateurs très dense nous «pousse» vers l’arrivée. Dernier virage à gauche, 400m à faire et le mur d’arrivée à 13% qui se dresse devant moi. Je me lève sur ma machine et appuie comme un damné sur les pédales en jetant mes dernières forces dans la bataille. 300m, 200m, je sprinte avec un gars. A 100m de la ligne l’émotion d’en terminer me reprend et je franchis la ligne les larmes aux yeux, complètement asphyxié.

Je regarde mon compteur : 9h03 (sans les arrêts) et 20,3 de moyenne. Je fais la descente vers La Mongie, 4 km en contrebas très prudemment bien que l'esprit ailleurs, avec un sentiment de bonheur total, de plénitude. Je retrouve mes compagnons du GCP arrivés un peu plus tôt, ainsi que les familles Lory et Lacaze qui nous auront suivi tout le long du parcours. Un grand bravo et un grand merci à eux. On échange quelques impressions, je bois un coup. Bien que marqués par notre journée, nous sommes tous visiblement et simplement heureux. Je ne m’attarde pas car Papa m’attend un peu plus bas avec Clément qui lui aussi a fait le déplacement pour retrouver son «champion» de papa. La traversée de La Mongie se fait dans une cohue indescriptible : Les cyclos et accompagnateurs de l’étape du tour croisent les supporters venus assister au passage du vrai tour dans deux jours. Je retrouve papa, Clément et Bernard avec qui je redescend, en voiture cette fois vers Pau... là aussi dans des encombrements monstres. Nous dépassons des cyclistes qui descendent à Bagnères, d'autres poussent jusqu'à Lourdes et même à Pau pour l'un d'entre eux (!) pour un raid de près de 300 km...

Quel bilan tirer de cette expérience ? D'abord ne jamais dire "fontaine je ne boirai pas de ton eau", moi qui il y a 4 ans disait à mon cousin David que jamais je ne me lancerai dans un truc pareil. Ensuite évidemment une immense satisfaction d'avoir participé, de terminer en cycliste et pas en piéton et de faire un classement honorable (3527e au temps net) pour une 1ere participation. Enfin le sentiment d'avoir participé à une cyclo peu banale avec la route fermée et un public nombreux dans une excellente ambiance. Avec le recul il me reste tout de même une pointe de regret au regard de ma bonne montée finale du Tourmalet : celle de ne pas avoir osé un peu plus, d'avoir été trop sur la réserve ... Mais qui sait, si j'avais roulé plus fort et plus tôt, peut-être aurais-je coincé dans le final ? Je crois bien qu'il me faudra recommencer l'année prochaine pour répondre à cette question ! Ce qui est sur c'est que le vélo m'a beaucoup apporté ces dernières années en terme d'équilibre entre le corps et l'esprit et qu'avec cette cyclo j'ai plus l'impression d'avoir franchi un cap que d'avoir vécu un aboutissement. A bientôt sur les routes pour d'autres aventures.

Olivier

jeudi 22 juillet 2010

Pourquoi Armstrong chute si souvent?

la réponse : "Chalkbot"
Ces longues lignes de texte bien alignées, qui ont pu vous intriguer, peintes sur les routes du Tour de France (et oui, ca fait trop de lecture pour un homme qui a la vue qui baisse...)
Vous aussi inscrivez votre ligne de texte depuis chez vous avec ce lien


Etape du Tour 2010 Vidéo

La vidéo de l'Etape du Tour Mondovélo du dimanche 18 juillet 2010: Pau > Tourmalet (181km)



Les vidéos officielles de Bouba
Les vidéos officielles de Gwen
Les vidéos officielles de Olivier
Les vidéos officielles de Pascal

mardi 20 juillet 2010

Sur les traces de Lapize

Deux cyclos bigourdans ont refait l'étape Luchon-Bayonne du Tour de France 1910 dans des tenues et sur des vélos d'époque. Récit d'une odyssée exceptionnelle.

Deux cyclos bigourdans ont réussi un exploit hors du commun le 12 juin dernier en refaisant l'étape Luchon-Bayonne, comme il y a 100 ans ! Sur des vélos de course de 1910, ils ont parcouru les 326 kilomètres et monté sans mettre pied à terre les six cols (Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Soulor, Aubisque et Osquich) à la stupeur des cyclosportifs de la Pyrénéenne, qui les croisèrent dans le Tourmalet, et des Brevetés du Luchon-Bayonne officiel, qui les rejoignirent et les doublèrent du côté d'Argelès-Gazost.
Ecrivain-journaliste, Jean-Paul Rey, 65 ans, chevauchait un vélo de la marque Martel (Tarbes), lourd de 13 kg, avec un développement de 44 dents devant et deux pignons derrière, à tourner suivant le profil : 24 pour les ascensions et 20 pour le reste. Auteur d'un livre relatant pour la première fois par le menu le Luchon-Bayonne de 1910 remporté par Octave Lapize ("L'étape assassine", éditions Cairn, 207 pages et nombreuses illustrations souvent inédites pour 18 euros), c'est lui qui a eu l'idée de "revivre ce qu'avaient connu les 59 rescapés qui prirent le départ de cette étape et qui sont injustement tombés dans l'oubli." Il en fit part à un collectionneur et restaurateur de vieux vélos à Séméac, Marc Lebreton, 45 ans, qui accepta cette folle aventure. Lui roulait sur un Automoto de 12,1 kg, avec un développement unique de 48x24.
Partis à 3h30 du matin, exactement à la même heure et au même endroit que ces héros méconnus, les deux compères ont rallié Bayonne 23h45 plus tard, franchissant à 3h15 le lendemain une ligne d'arrivée tracée sur les lieux mêmes d'il y a 100 ans, à la Boule du Monde (plateau de Marracq). Ils ont connu bien des péripéties, entre autres une tige de selle brisée net en bas de la descente du col de Peyresourde et réparée à... Sainte-Marie-de-Campan, à deux pas de la fameuse forge de Christophe, cela ne s'invente pas ! De ce fait, Jean-Paul Rey se résigna à monter l'Aspin (et le descendre) sans selle, en attendant qu'une nouvelle tige soit amenée par la compagne de son partenaire.
Le pire fut la descente d'Aubisque, effectuée sous la pluie et dans le brouillard. De ce fait, les patins en liège n'adhérèrent plus sur les jantes en bois (frêne) et nos deux compères dévalèrent les 18 kilomètres en ne se servant que... de leurs pieds ! Enfin, ils avouèrent avoir dû batailler contre le sommeil lors des 60 derniers kilomètres, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Bayonne, dans la nuit noire. Mais les encouragements de leurs suiveurs, en particulier des anciens champions Jean Bobet et André Darrigade, qui les escortèrent avec admiration de Pierrefitte-Nestalas au sommet du Soulor, et le dernier ravitaillement offert à Cambo à 2h00 du matin par Henri Breuillé, vélociste passionné qui avait invité Francis Laffargue, ex-mentor de Miguel Indurain, leur furent du plus précieux des secours. Tout comme le fait d'avoir été accompagnés depuis Sainte-Marie-de-Campan, au pied du Tourmalet, jusqu'au sommet du col d'Osquich, par des membres du club Cyclo Roue Libre de Bernarc-Debat, sa présidente Gisèle Vincent en tête.
Invités après l'arrivée à sabrer le champagne chez la famille Martel, descendants bayonnais du fabricant du vélo utilisé par Jean-Paul Rey, les deux amis avouèrent être prêts à recommencer s'il le fallait, tant l'aventure avait été fabuleuse. "Et maintenant, ajouta Marc Lebreton, on sait. On sait ce qu'en 1910 ressentirent, en partie, les coureurs du Tour de France précipités dans les Pyrénées par Henri Desgrange." Et de confier son prochain périple : Perpignan-Luchon, première étape pyrénéenne de l'Histoire de la Grande Boucle, sur un autre vélo de course de 1910 ! Jean-Paul Rey, lui, se contentera d'écrire un livre pour faire revivre cette odyssée exceptionnelle, avec des photos exclusives de Pierre Duffour afin de faire revivre un moment à la fois hors du temps et hors du commun.
Il avait prévus de le faire en 19 à 20h,
En 1910 Lapize (sur d’autre routes) avait mis 14h et les derniers 21h43 ….

Merci à Jean-Marc de nous faire partager cet article (source www.velo101.com )

lundi 19 juillet 2010

Ils l'ont fait !

Félicitations !

Nos 4 membres du GCP sont arrivés à bout des cols de Marie-Blanque, du Soulor et du Tourmalet pour cette nouvelle édition de l'étape du Tour Mondovélo.

Si la forme est la bonne humeur étaient encore présentes après 2 cols, les visages étaient plus marqués à l'arrivée.

Bravo encore à vous 4 :

Pascal LORY : Classement : 3086 Classement Catég C : 1040 Montée du Tourmalet : 2:00:48

Olivier LATTE : Classement : 3280 Classement Catég B : 921 Montée du Tourmalet : 2:07:01

Gwenaël PLANTEFEVE : Classement : 3442 Classement Catég B : 998 Montée du Tourmalet : 2:13:24

Olivier BOURDA : Classement : 3735 Classement Catég B : 984 Montée du Tourmalet : 2:00:14






dimanche 18 juillet 2010

Etape du Tour 2010 (18ème Edition 174 km)

Fiche Technique
DateDimanche 18 Juillet 2010
LieuPau (64)
ParcoursDépart de Pau (centre-ville), Oloron Sainte-Marie, Escot, Col de Marie-Blanque, Louvie-Juzon, Bruges-Capbis-Mifaget, Arthez-d'Asson, Ferrières, Col du Soulor, Argelès-Gazost, Luz-Saint-Sauveur, Col du Tourmalet
DéniveléCol de Marie-Blanque 9,5 km à 7,5%
Col du Soulor par Ferrières 22 km à 4,9%
Col du Tourmalet par Barèges 19 km à 7,4%
InscriptionsLe bulletin d'inscription sera publié dans le numéro de Février de Vélo Magazine (dernier mercredi de Janvier)
Infoshttp://www.letapedutour.com/
Album Photoshttp://www.velovelo.com/article.php3?id_article=7427

Pascal LORY : Classement : 3086 Classement Catég C : 1040 Montée du Tourmalet : 2:00:48

Olivier LATTE : Classement : 3280 Classement Catég B : 921 Montée du Tourmalet : 2:07:01

Gwenaël PLANTEFEVE : Classement : 3442 Classement Catég B : 998 Montée du Tourmalet : 2:13:24

Olivier BOURDA : Classement : 3735 Classement Catég B : 984 Montée du Tourmalet : 2:00:14


samedi 17 juillet 2010

Course Saint Martin de Hinx Ufolep 40

Fiche Technique
DateSamedi 17 Juillet 2010
LieuSt Martin de Hinx (40)
Parcourscircuit 7,2 km
Départs3,GS,F : 14h00
1,2: 16h00
Lotsles lots de la course initialement prévue à Bayonne seront redistribués lors de cette épreuve :

- 1 Challenge Sprinteur pour chaque catégorie (1 Jambon)
- Primes
- Coupes aux 3 premiers de chaque catégorie
- Une paire de roue Mavic® Ksyrium au tirage au sort.
InfosLe Guidon Bayonnais
Gregory.leuridan@free.fr – 06 89 13 50 66
Album PhotoMerci Alain Guinle
Résultatsencore merci Alain Guinle ou ici


Félicitations à Paul qui fait 2 en GS, et à Alain qui fait 4 en 3ème catégorie

Résultats GS:
1 Arnaud MAGNARINI (Aire-Barcelonne)
2 Paul MUSSIOL (Guidon Cyclosportif Pyrénéen)
3 Daniel DA SILVA (Ogeu)
4 Patrick RANALDI (Madiran)
5 René IVANOFF (Boucles de l'Adour)

Résultats 3ème Catégorie
1 Jérôme LARTIGAU (Ogeu)
2 Jean Michel LOUIT (Les Enclaves)
3 Yves PEBAY (Les Enclaves)
4 Alain VALES (Guidon Cyclosportif Pyrénéen)
5 Olivier DOYAMBOURE (Guidon Bayonnais)

De Course St Martin de Hinx 2010

Encore Bravo Paul, la victoire se rapproche!


Bravo pour ce sprint final Alain!

Prévision Météo Etape du Tour Mondovélo 2010






vendredi 16 juillet 2010

Etape du Tour Mondovélo :


Et oui, pas de sortie d'entraînement de prévue ce week-end.

Vous pourrez retrouver et encourager certains membres du GCP ce dimanche 18 Juillet entre Pau et le Tourmalet via le col de Marie Blanque et du Soulor.

Olivier, Pascal, Gwen et Bouba représenteront le GCP parmi les 10000 concurrents inscrits à l'étape du Tour Mondovélo.

Bon courage à vous 4 !

Le site officiel : http://www.letapedutour.com/

La presse locale : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2010/07/16/mondovelo-9500-cyclos-debarquent-a-pau,147055.php
"Tous au village MondoVélo" http://www.pau.fr/agenda/20100706_111711

jeudi 15 juillet 2010

Au théâtre - Je me souviens du Tour, VÉLOCIFÉRATIONS


Gratuit au théâtre Saint Louis (billet à retirer à l'office de tourisme), un spectacle intitulé « Je me souviens du Tour, vélocifarations ».

Les dates : samedi 17 juillet à 20h30 – lundi 19 juillet à 18h et 21h – mardi 20 juillet à 20h30 - mercredi 21 à 18h.

Toutes les Infos ici.

La 64ème du nom

Ce mercredi 21 Juillet, rendez-vous 20h30 sur la place royale de Pau, pour le départ de la caravane déjantée. Elle empruntera ensuite le boulevard des Pyrénées, l'allée Alfred de Musset jusqu'au Trinquet du Parc Beaumont.

A 22h, départ du spectacle « Jamais 203 » de l'allée Alfred de Musset (entre l'avenue Édouard VII et la rue Carrérot). Le défilé passera ensuite par le boulevard des Pyrénées, la rue Adoue, la rue Henri IV, la rue Louis Barthou et l'avenue de Lattre de Tassigny pour un final place Clemenceau prévu aux alentours de 23h30.

Toutes les infos ici



mercredi 14 juillet 2010

Course Salies Ufolep 64

Fiche Technique
DateMercredi 14 Juillet 2010
LieuSalies de Béarn (64)
Parcourscircuit 5km
Départ3 et GS 14h00
1 et 2 16h30
Infos

Vélo Club Salisien
bernardmorlaas@free.fr
05 59 38 23 03

Album Photoici
RésultatsMerci Alain



Adrien en échappée avec un sociétaire du Tarbes Cycliste (3ème Caté)


Paul s'offre la 3ème place en GS.

mardi 13 juillet 2010

Tour de France

Afin de profiter du passage du Tour de France dans nos chères Pyrénées, nous vous proposons de tous nous retrouver en famille :

Le jeudi 22 Juillet 2010

Pour l'étape : Pau - Tourmalet

Lieu : Dans la montée du col du Soulor (ce lieu peut-être amené à changer).
Objectifs : partir de bonne heure le matin avec pique-nique et tout ce qu'il faut pour tenir la journée ceci jusqu'au passage des coureurs.
Heure : départ à 8 heures de Pau (à confirmer également).
Info : L'arrêté Préfectoral ferme la route entre Louvie Juzon et Asson à 11H et la route entre Asson et le Soulor à 11H30.


dimanche 11 juillet 2010

Up & Down à Hautacam

Ce dimanche 11 Juillet, le rdv était donné à Lourdes pour une montée du col de Tramassel (Hautacam).

UP


DOWN

mardi 6 juillet 2010

La Hubert Arbes de Ben

Dure et belle journée :

Levé 6h10.
Départ 6h35 de Pau.
6h50 Prise de Bouba chez sa mère. Tout le monde est là pour le départ du champion...
7h30 : arrivée à Lourdes. On croise Olivier et Pascal en train de finir de se préparer.
7h45 : derniers réglages pour notre trio du grand parcours : manchettes, K-way, coupe vent, rien de tout ça, pluie pas pluie, froid, chaud....??
7h50 : direction le départ sous une bruine fine.
8h00 : lâché des fauves.

Retour à la voiture pour moi pour me préparer et retrouver le reste du "Team", Nicolas, Adrien, Matthieu.

On se retrouve tous et direction le départ vers 8h45. Nicolas, Matthieu et Adrien sont un petit peu devant, ça ne durera pas...quoique !

9h00 départ neutralisé jusqu'au pont de Lugagnan. J'ai pu retrouver mes 3 compères.

9h15 : départ réel, du grand classique, 45km/h dans la vallée du Lavedan, peloton en file indienne.

Au niveau de Boo Silhen, je recule, Matthieu et Adrien me dépassent, Nicolas est avec moi. Je dis à Adrien que je n'aime pas cette côte.
Bien vu : au sommet je n’ai même pas 10 mètres sur le cul du paquet. Objectifs: trouver un groupe et se mettre au chaud tout en tentant de recoller.
A Prechacq le coup est jouable, on peut recoller, je dis à Nico d'accrocher et fait une petite descente en coupant les virages. J'en profite pour couper l'extrémité de la queue d'un chat qui a eu une belle trouille...mo aussi car là c'était soleil...

On est dans un groupe dans toute la vallée jusqu'à l'entrée des gorges de Luz avec le peloton des premiers en ligne de mire à 20, 30 mètres devant. Notre groupe ne se relève donc pas.

Le début des gorges de Luz se fait à bon rythme. Lorsqu'arrivent les parties les plus pentues, je me relève pour les passer à ma main.

Je vais naviguer dans plusieurs groupes jusqu'à Luz et le pied du Tourmalet, le sacré plat du jour...

A partir de là.....c'est comme on peut. J'avais en tête que les 2/3 premiers Km n'étaient pas trop dur...perdu !

Au fait, Matthieu et Adrien sont bien calés dans le groupe de tête mais mon oreillette ne m'a pas permis d'avoir leurs retours en direct...Nicolas n'est pas loin derrière.

Avant Barèges, Nicolas me reprends on peut encore discuter. J'avais encore un souvenir d'une traversée de Barège très dure. Encore perdu, c'est surtout à la sortie de Barèges...

A sortant de Barèges, les forts pourcentages commencent, Nicolas subit un petit coup de mou, je fais l'effort de rester encore sur mon 39. Passer sur le 30 me donnerai un coup au moral.

Je vais monter tant bien que mal jusqu'à la station de SuperBarèges et le Km suivant. Les 4/5 derniers Km seront durs moralement, physiquement, sur le 30....j'ai craqué. J'essaie de monter sur le 21....puis le 24.......allez va....va pour le 27, après y'a plus rien !

Dans les 2/3 derniers Km je me fais doubler par les premiers du grand circuit........un autre monde !

Le moral revient avec cette animation (se faire doubler par des motos, les premiers du grand circuit...) et les 2 derniers Km.

Ouf le sommet, le ravito, des pâtes de fruits, du coca, du coca, du coca, un peu d'eau aussi.

Début de descente, le brouillard n'est pas loin, il sera bien présent à partir de La Mongie.

Si beaucoup m'ont doublé dans la montée, je peu me venger dans la descente ! Même certains concurrents du grand parcours ont du mal à rester dans la roue, petites pointes à presque 80 Km/h, le moral est là.

Jusqu'à St Marie de Campan je reprends du monde, on forme un petit groupe, je suis devant, j'ai des cannes, je roule plutôt bien. Nous sommes 3 à nous relayer, un concurrent du grand parcours, un militaire de Tarbes et moi.

Nous roulerons ensembles jusqu'au pied de la dernière difficulté la côte de Loucrup.

Démarrage tranquille pour moi une bonne partie du groupe me lâche, je m'inquiète pas, je connais bien la bosse et surtout sa descente.

Le groupe se reformera sur la longue lige droite au bas de Loucrup. Nous nous ferons reprendre par un grand peloton formé essentiellement de concurrents du grand circuit.

Arrivée en peloton, plutôt satisfait, surtout par la descente et le fait d'avoir du jus. Pour la montée, faudra que j'emprunte les jambes à Contador.
Quelques souvenirs en photos, pas dans la montée du Tourmalet, j'allais trop vite elles allaient être floues.... :

lundi 5 juillet 2010

La Hubert Arbes 2010 de Olivier B.

De retour de mon WE d'expédition dans mon sud-ouest natal, je prends quelques minutes, en rentrant d'un jury de bac à Nîmes pour vous raconter mon périple du WE.

Samedi matin départ d'Alès en voiture avec Oumi, Oupi et Clément sous un soleil caniculaire. Voyage sans histoire si ce n'est l'impression d'être passé de l'Espagne à l'Ecosse. 32° au départ d'Alès à 9h, le thermomètre de la voiture n'a cessé de pâlir à partir de Carcassonne, à mesure que le temps se couvrait et qu'un crachin typiquement béarnais apparaissait... 21° à Pau après s'être demandé si on n'allait pas trouver du verglas sur le plateau de Lannemezan !

Dimanche matin, réveil à 5h50, petit déjeuner à base de patates et M. le Président du GCP qui passe me prendre direction Lourdes. Un grand merci Benjamin ! Le temps est frais et humide, le crachin de la veille est persistant.
A Lourdes je retrouve mes deux acolytes du grand parcours. Le 4e manque à l'appel pour d'obscures raisons familiales... Heureusement que nous ne partons pas pour un tournoi de belote. Le doute m'habite quant à la tenue à revêtir :
Manchettes ou pas ? Gilet coupe vent ou Kway ? avec crême solaire ou sans ? Le crachin est toujours là même si parait-il au Tourmalet il fait grand beau. J'opte finalement pour une option mixte : pas de manchettes
mais K Way dans la poche et pas de crême. Ce qui me vaut d'avoir aujourd'hui le crâne zébré d'une alternance de rouge et de blanc, à cause du soleil qui a finalement tapé très fort à travers le casque entre les sommets du Soulor et du Tourmalet... j'y reviendrai.

Départ fictif donc dans un groupe de plus de 600 coureurs ce qui me perturbe un peu, moi qui ai plutôt l'habitude de pelotons plus réduits. Avec Pascal et Olive on a du mal à rester ensemble dans cette cohue jusqu'au départ réel à la sortie de Lourdes. La pluie est toujours fine et persistante. Départ rapide comme toujours, nous sommes dans le dernier tiers d'un peloton qui se casse en de très nombreux paquets surtout au moment d'un passage à niveau ultra glissant. Olive s'est d'ailleurs glissé, sans mauvais jeu de mot, à cette occasion dans un paquet devant Pascal et moi. A Asson, tel le régional de l'étape je me place en tête de mon groupe qui roule assez vite pour faire coucou à mon papa au bord de la route. Nous roulons dans le paquet jusqu'à Ferrières, en cours de route nous retrouvons Olive qui a décroché de son groupe pour nous attendre. A Ferrières, on retrouve Jean Marc qui fait le début de l'ascension avec nous trois. Comment dire, pour moi qui ne le connais pas, il me fait l'effet d'une sorte d'ovni sur deux roues, qui tranche sacrément avec le reste du peloton qui nous accompagne. On aura sûrement l'occasion de mieux faire connaissance à un autre moment, mais c'était sympa quand même ! En tous cas, notre petit groupe fait son petit effet auprès des autres en ce début d'ascension qui se fait non pas à la pédale mais à la parole...

L'ascension du Soulor se fait donc en dedans mais à un rythme honorable puisque nous grimpons tous les trois (Jean Marc met le cligno à Arbeost) les 12km en 1h01. Dans le dernier tiers, nous discutons un peu moins qu'au début mais je me sens en forme et pas du tout éprouvé par cette ascension. Ravito au sommet, on fait le plein d'eau, des petits sandwichs, quartiers d'orange et nous partons pour la descente. Le ciel s'est découvert mais l'altitude rend le fond de l'air frais, donc le Kway est de rigueur. Descente, pascal et moi devant, Olivier loin derrière. Route refaite en haut mais pleine de gravillons, plus lisse ensuite mais pas mal de virages et de bosses par endroit. A Arrens, on se relève pour attendre Olive qui arrive en compagnie d'un groupe. La suite de la descente se fait par a-coups et nous mène par des petites routes à Pierrefitte. On est obligé de s'arrêter pour que le nayais enlève son kway car il ne sait pas le faire en roulant... on laisse donc filer le groupe dans lequel nous nous trouvions mais on se fait vite rejoindre par un autre.

Dans les gorges de Luz, nous trouvons un peu d'ombre salvatrice car le soleil commence à taper dur dans la vallée et je commence à regretter de ne pas avoir ni mis de crème ni mis de bandeau sous le casque. Par contre nous bénéficions d'un vent qui à la bonne idée d'être dans notre dos. Au paravalanche, on fait exploser notre groupe et on rejoins celui de devant peu avant Luz. L'arrivée à Luz est assez pénible d'ailleurs avec une longue ligne droite en montée sous un soleil de plomb. Prémices de l'ascension du gros morceau de la journée, le géant des Pyrénées : Le Tourmalet qui étire ses 1400m de dénivelé sur 19 km à 7,5% de moyenne.

A Luz, virage à gauche et c'est parti : le groupe dans lequel on se trouve explose, chacun essayant de rester dans son rythme. Dès le pied, Olive à pris les devants, le cabri a senti l'air de la montagne et sent pousser des ailes dans ces premières pentes. Je reste avec Pascal et nous montons à un bon 10-11, soit le même rythme qu'au Soulor. La chaleur devient aussi écrasante que l'ombre se fait rare dans ses longues rampes assez démoralisantes. Un peu avant Barèges je n'arrive plus à conserver le rythme et laisse l'autre montagnard partir devant à son tour. La traversée de Barèges est assez pénible car la pente s'accentue. Le ravitaillement est annoncé mais tarde à venir. A un moment j'ai pensé l'avoir passé sans le voir. A la sortie de Barrèges, je suis dans le dur, je transpire à grosses gouttes, et je ne suis pas à la moitié de l'ascension. Mon rythme s'effondre : la chaleur, la gamberge sur ce col que je fais pour la 1ere fois, l'étape du tour
où le Tourmalet clôture l'étape, les bidons qui sont vides et ce ravitaillement qui n'arrive toujours pas. Enfin, au milieu de la station de ski, dans un virage en replat le ravito est là. Je pensais y trouver Pascal, mais visiblement j'ai eu un gros coup de pompe car il est déjà reparti. J'englouti d'un traît près d'1 l d'eau, j'avale deux petits sadwichs et je fais le plein d'eau. Petit pipi et s'est reparti pour les 8 derniers km du col.

Assez vite je m'aperçois que le ravito m'a fait du bien, et je force la cadence, revenant facilement sur mon rythme du Soulor avec une grande impression de légèreté. Impression confirmée par le fait que je me mets à doubler d'autres coureurs par grappes. Peut-être est-ce l'air des montagnes qui me fait cet effet là dans ce cirque magnifique. Toujours est-il que pendant qqs kms je me prends pour Coppi, Bahamontes, Van Impe ou Thévenet, héros de mon enfance, dans cette ascension mythique. Plus que 6 km je tends la main vers mon porte bidon...
rien. Je jette un coup d'oeil... rien. Et là je visualise mes deux bidons pleins que j'ai posé au stand du ravito avant d'aller chercher un sandwich... et je songe aux bénévoles du ravito qui ont du bien rigoler en retrouvant ces deux bidons pleins sur leur comptoir en pensant au couillon qui les a oublié. D'où aussi ma sensation de légèreté depuis le ravito ? Toujours est il que je n'ai pas d'eau, qu'il me reste 6 km à monter sous un soleil de plomb. Je demande de l'eau à deux gars que je rattrape et que j'abandonne égoïstement dès que j'ai bu deux gorgées. A deux km du sommet, un vieux me passe un de ses bidons que je lui rends au ravito du col. Les deux derniers km sont les plus durs avec une pente à 9-10% et le dernier virage est un vrai mur à 12% qui fait très mal aux cannes après presque de 2h de montée.

Au sommet, pas de Pascal, Pas d'Olive, ils ont fait leur course. Je m'arrête pour boire et j'emporte deux petites bouteilles dans mon maillot. Je ne prends pas le temps de me faire prendre en photo devant le panneau du col indiquant l'altitude (2115m) car l'heure tourne et je ne dois pas traîner si je veux avoir le temps de manger et me doucher avant de prendre mon train.

Descente prudente au début car ça tourne et il y a quelques gravillons, puis super rapide (enfin pour moi) à partir de La Mongie ou dans les longues lignes droites à l'asphalte lisse comme du billard et aux virages larges mon compteur affiche entre 60 et 70. Tellement rapide que j'en ai encore une oreille bouchée aujourd'hui, si, si... Ce qui ne m'empêche pas de me faire reprendre juste avant Ste Marie de Campan par trois coureurs. La descente est marquée aussi par un gros coup de froid aussi car le brouillard est au menu de ce côté, ce qui tranche énormément avec le
soleil de plomb de l'autre versant. Petite alerte crampe après un petit étirement sur la selle, mais cela passe très vite et je ne le sentirai plus jusqu'à l'arrivée.

Dans la plaine, nous nous regroupons à une quinzaine et nous roulons à vive allure dans les longues lignes droites en léger faux plat qui amènent à Bagnères. le compteur affiche régulièrement entre 40 et plus de 50, mais nous ne sommes que 4 à rouler. Petit coup de gueule d'un cyclo basque et les relais s'organisent mieux. Je suis encore assez frais pour faire de longs relais devant et relancer dans le contournement Bagnères. La côte de Loucrup arrive, on a rejoint un autre groupe, mais notre peloton éclate dès le pied. Je suis encore en jambe pour mener le train et passer en tête au sommet, puis sprinter sur la galette à l'entrée de Loucrup avec un gars de Luchon, à la manière des sprints bonifs du GCP. Notre peloton a explosé, je fais la descente à fond et sur la lancée je bouche le trou d'avec le groupe que j'ai devant en amenant
le 52*11 sur le km qui suit la descente. Mais ce groupe ne roule pas et c'est le regroupement général. Les 10 derniers km sont faits à bon rythme mais pas à fond. L'arrivée se fait en slalomant dans un lotissement, je me place dans la tête du groupe pour éviter d'être pris dans une chute.
A l'arrivée tout le GCP est là, c'est très sympa. On partage nos sentiments sur la course. Je retrouve Olive et Pascal qui sont arrivés 13 minutes avant moi. Eux non plus n'ont pas du chômer dans la plaine. Douche, repas avec les copains trop rapide pour moi car il est déjà temps de partir prendre le train. Gros bisou à Clément qui est arrivée entretemps avec Oumi et Oupi, et Papa m'emmène à la gare. Moment trop bref avec vous tous mais beaucoup de bonheur à le partager et à être là tout simplement.

Retour sans encombre vers Alès, le contrôleur à la gentillesse de me laisser monter dans le train avec mon vélo alors que dans son train je n'ai pas le droit, même si quand j'avais acheté mon billet on m'avait certifié le contraire... Retour dans la fournaise aussi car à Béziers il faisait encore 33° à 20h30...

Au final, une superbe cyclo et un bilan positif pour moi. En chiffre, je mets 6h48 pour parcourir les 160 km et les 3200m de dénivelé à la moyenne de 23,2 et plus de 6 l d'eau englouties. Je fais 417e sur 656 classés. Olive et Pascal sont respectivement 350e et 358e en 6h34. Le GCP est d'ailleurs bien représenté car il me semble que sur la Petita certains se sont illustrés, mais je leur laisse le soin de le raconter. Une bien belle répétition générale avant l'Etape du Tour dans 15 jours, sauf que cette fois il faudra monter le Tourmalet en 3e col après 160 km de cyclo...
Bonne route à tous.

L'Equipe.fr Actu Cyclisme