lundi 26 juillet 2010

Sur les traces de la marmotte

En vacances en Isère je n'ai pas pu laisser passer l'occasion de profiter de ma bonne forme actuelle pour aller me coltiner avec quelques grands cols des Alpes. Autour de Bourg d'Oisans les ascensions mythiques ne manquent pas, je me suis décidé pour une grand boucle reprenant le parcours de la célèbre cyclosportive de la Marmotte. Départ de Bourg d'Oisans, Ascension du col de la Croix de Fer par le col du Glandon, descente sur St Jean de Maurienne, puis Ascension du Mythique Galibier et longue descente vers Bourg d'Oisans par "l'autoroute" du Lautaret.

Levé à 5h, 1h45 de route et départ vers 8h. Il fait très beau mais aussi frais (12°) 4km de chauffe avant d'attaquer le col de la Croix de Fer. 27 km, 1300m de dénivelé pour 5% de moyenne.... surtout ne pas se fier à ce pourcentage moyen car il tient compte des nombreux petits replats et descentes qui cassent le rythme en permanence. La pente est très souvent aux alentours de 10% pendant près de 10 km. Heureusement le dernier tiers est plus facile surtout à partir du col du Glandon.
Dans le haut l'ambiance est glaciale du fait d'un fort vent froid et de face qui m'oblige à garder manchette et coupe vent jusqu'au sommet.
Petite collation au café du col, photo souvenir et c'est reparti. La descente est comme la montée : très longue (30km) et avec de nombreuses petites remontées qui cassent les jambes.
Elle fait aussi un peu peur quand on borde les gorges vertigineuses de l'Arvan. Arrivée à saint-Jean de Maurienne, on a l'impression d'arriver dans une ville industrielle du Nord : usines, fumées, autoroute à perte de vue occupent le fond de cette immense vallée. La partie qui m'amène à Saint michel de Maurienne sur 13 km est fastidieuse, route large, faux plat, vent de face, chaleur contrastent avec l'ambiance glaciale et sauvage des sommets.
Arrêt ravito et début de l'ascension du Galibier. Enfin dans un premier temps du col du Télégraphe...
12km ça fait moins peur quand on débute que 34 : Le panneau au pied du col est assez démoralisant !

Le col du Télégraphe présente une pente assez régulière avec de nombreux lacets : 12 km à 7,5% de moyenne pour près de 900m de dénivelé. La difficulté vient ici du trafic auto et surtout moto très important : des hordes de bikers qui montent comme des tarés en prenant leurs trajectoires et en se souciant assez peu des pauvres cyclistes en perdition.
Je reste sur le même rythme mesuré que dans la Croix de Fer, autour de 10 km/h sur 30*23 ou *25. Malgré tout je commence à avoir les jambes un peu lourdes et le petit arrêt au col est bienvenu. Plein d'eau et photo souvenir.
Légère descente vers la station de Valloire ou je fais une pause sandwich.

C'est reparti pour l'énorme col du Galibier qui doit me mener à plus de 2600m sur 17 km à 7% de moyenne. Le début est relativement pépère avec un soleil qui tape, pas de vent et surtout une pente acceptable. Mais à partir du 7e kilomètre on est dans le dur jusqu'au sommet et les deux derniers sont les plus pentus... Le paysage devient sauvage, plus un arbre, mais toujours autant de pseudo Valentino Rossi qui font une course de côte. A 7 km du sommet je ratrappe un anglais qui me dit "I've never do something like that !" J'ai a peu près la même impression, celle de gravir un col plus dur encore que le Tourmalet. A 4km, on aperçoit le sommet, je me grise et je dépose l'anglais... mais 2km plus loin, le sommet se dresse tel une muraille face au cycliste épuisé et je flanche complètement et pourtant j'ai le vent (glacial) dans le dos depuis un moment... mais à 7 à l'heure il ne m'est pas d'une grande utilité. Le dernier km à plus de 10% est un calvaire, mais le sommet est là... enfin !
Je n'y reste pas longtemps, juste le temps de boire et de faire quelques photos souvenir, car le vent est violent et surtout glacial.

Descente vers le col du Lautaret, d'abord en lacets très serrés dans lesquels tous les virages sont autant d'occasion de tomber du fait de la violence des rafales. Puis de longues lignes droites qui mènent au col. J'en profite pour doubler voiture et camping cars. Il reste environ 45 km de descente vers Bourg d'Oisans qui se feront vent de face tout le long. C'est dommage car la descente du Lautaret est une vraie autoroute avec un revêtement lisse et des virages larges. J'y plafonne à 55 face au vent violent, 70 quand je bénéficie d'un léger abris. Dans le bas, je rattrape un hollandais avec qui on tire quelques relais dans le vent qui m'amènent à ma voiture... Ouf !

Au final, 161 km, 4000m de dénivelé à 20, 3 de moyenne et près de 8h de selle (sans les arrêts). Mais surtout une plus grosse fatigue qu'à l'EDT : parcours plus dur ? fraîcheur entamée par l'EDT 7 jours avant ? fatigue de rouler seul (même en descente) dans le vent ? En tous cas un bien beau parcours sur le circuit de la Marmotte. Sauf que lors de la cyclo, il faut encore se taper l'ascension de l'Alpe d'Huez ! Une bonne reconnaissance, pour l'année prochaine ?



4 commentaires:

Arnaud a dit…

Cet homme est définitivement fou !!!!

Gwen a dit…

Je suis également en vacances en Haute-Savoie et je n'ai pas pu résister à faire le plein.. de fromage, de sauciflard, de vin de Savoie et de Génépi... bref un régime (monstre bon) pour reprendre des kilos et oublier un peu le vélo.
Je ne sais pas les produits que tu prends Bouba mais je confirme le commentaire d'Arnaud "t'es fou Bouba"

Olive a dit…

ça c'est du parcours qui fait envie; si j'avais été dans le coin, nul doute que je serais venu avec toi !
Maintenant que t'as repéré le coin, faudrait le proposer comme stage GCP pour l'année prochaine ...

Olivier Bourda a dit…

Oui c'est ce que j'ai dit au président dimanche au téléphone. a moins qu'on s'inscrivent tous à la Marmotte l'an prochain... Mais c'est un drôle de chantier. la longueur des cols est harassante, et il manque encore à faire la montée de l'Alpe... J'étais bien crevé à l'arrivé sans l'avoir monté ! Peut-être que dans le contexte de la cyclo avec du monde autour se serait différent, mais il y a tout de même très peu de portion de plat ou on puisse s'abriter dans un groupe: en tout et pour tout 13km entre St jean et St Michel de Maurienne. Le reste du temps c'est montée ou descente.

L'Equipe.fr Actu Cyclisme