lundi 5 juillet 2010

La Hubert Arbes 2010 de Olivier B.

De retour de mon WE d'expédition dans mon sud-ouest natal, je prends quelques minutes, en rentrant d'un jury de bac à Nîmes pour vous raconter mon périple du WE.

Samedi matin départ d'Alès en voiture avec Oumi, Oupi et Clément sous un soleil caniculaire. Voyage sans histoire si ce n'est l'impression d'être passé de l'Espagne à l'Ecosse. 32° au départ d'Alès à 9h, le thermomètre de la voiture n'a cessé de pâlir à partir de Carcassonne, à mesure que le temps se couvrait et qu'un crachin typiquement béarnais apparaissait... 21° à Pau après s'être demandé si on n'allait pas trouver du verglas sur le plateau de Lannemezan !

Dimanche matin, réveil à 5h50, petit déjeuner à base de patates et M. le Président du GCP qui passe me prendre direction Lourdes. Un grand merci Benjamin ! Le temps est frais et humide, le crachin de la veille est persistant.
A Lourdes je retrouve mes deux acolytes du grand parcours. Le 4e manque à l'appel pour d'obscures raisons familiales... Heureusement que nous ne partons pas pour un tournoi de belote. Le doute m'habite quant à la tenue à revêtir :
Manchettes ou pas ? Gilet coupe vent ou Kway ? avec crême solaire ou sans ? Le crachin est toujours là même si parait-il au Tourmalet il fait grand beau. J'opte finalement pour une option mixte : pas de manchettes
mais K Way dans la poche et pas de crême. Ce qui me vaut d'avoir aujourd'hui le crâne zébré d'une alternance de rouge et de blanc, à cause du soleil qui a finalement tapé très fort à travers le casque entre les sommets du Soulor et du Tourmalet... j'y reviendrai.

Départ fictif donc dans un groupe de plus de 600 coureurs ce qui me perturbe un peu, moi qui ai plutôt l'habitude de pelotons plus réduits. Avec Pascal et Olive on a du mal à rester ensemble dans cette cohue jusqu'au départ réel à la sortie de Lourdes. La pluie est toujours fine et persistante. Départ rapide comme toujours, nous sommes dans le dernier tiers d'un peloton qui se casse en de très nombreux paquets surtout au moment d'un passage à niveau ultra glissant. Olive s'est d'ailleurs glissé, sans mauvais jeu de mot, à cette occasion dans un paquet devant Pascal et moi. A Asson, tel le régional de l'étape je me place en tête de mon groupe qui roule assez vite pour faire coucou à mon papa au bord de la route. Nous roulons dans le paquet jusqu'à Ferrières, en cours de route nous retrouvons Olive qui a décroché de son groupe pour nous attendre. A Ferrières, on retrouve Jean Marc qui fait le début de l'ascension avec nous trois. Comment dire, pour moi qui ne le connais pas, il me fait l'effet d'une sorte d'ovni sur deux roues, qui tranche sacrément avec le reste du peloton qui nous accompagne. On aura sûrement l'occasion de mieux faire connaissance à un autre moment, mais c'était sympa quand même ! En tous cas, notre petit groupe fait son petit effet auprès des autres en ce début d'ascension qui se fait non pas à la pédale mais à la parole...

L'ascension du Soulor se fait donc en dedans mais à un rythme honorable puisque nous grimpons tous les trois (Jean Marc met le cligno à Arbeost) les 12km en 1h01. Dans le dernier tiers, nous discutons un peu moins qu'au début mais je me sens en forme et pas du tout éprouvé par cette ascension. Ravito au sommet, on fait le plein d'eau, des petits sandwichs, quartiers d'orange et nous partons pour la descente. Le ciel s'est découvert mais l'altitude rend le fond de l'air frais, donc le Kway est de rigueur. Descente, pascal et moi devant, Olivier loin derrière. Route refaite en haut mais pleine de gravillons, plus lisse ensuite mais pas mal de virages et de bosses par endroit. A Arrens, on se relève pour attendre Olive qui arrive en compagnie d'un groupe. La suite de la descente se fait par a-coups et nous mène par des petites routes à Pierrefitte. On est obligé de s'arrêter pour que le nayais enlève son kway car il ne sait pas le faire en roulant... on laisse donc filer le groupe dans lequel nous nous trouvions mais on se fait vite rejoindre par un autre.

Dans les gorges de Luz, nous trouvons un peu d'ombre salvatrice car le soleil commence à taper dur dans la vallée et je commence à regretter de ne pas avoir ni mis de crème ni mis de bandeau sous le casque. Par contre nous bénéficions d'un vent qui à la bonne idée d'être dans notre dos. Au paravalanche, on fait exploser notre groupe et on rejoins celui de devant peu avant Luz. L'arrivée à Luz est assez pénible d'ailleurs avec une longue ligne droite en montée sous un soleil de plomb. Prémices de l'ascension du gros morceau de la journée, le géant des Pyrénées : Le Tourmalet qui étire ses 1400m de dénivelé sur 19 km à 7,5% de moyenne.

A Luz, virage à gauche et c'est parti : le groupe dans lequel on se trouve explose, chacun essayant de rester dans son rythme. Dès le pied, Olive à pris les devants, le cabri a senti l'air de la montagne et sent pousser des ailes dans ces premières pentes. Je reste avec Pascal et nous montons à un bon 10-11, soit le même rythme qu'au Soulor. La chaleur devient aussi écrasante que l'ombre se fait rare dans ses longues rampes assez démoralisantes. Un peu avant Barèges je n'arrive plus à conserver le rythme et laisse l'autre montagnard partir devant à son tour. La traversée de Barèges est assez pénible car la pente s'accentue. Le ravitaillement est annoncé mais tarde à venir. A un moment j'ai pensé l'avoir passé sans le voir. A la sortie de Barrèges, je suis dans le dur, je transpire à grosses gouttes, et je ne suis pas à la moitié de l'ascension. Mon rythme s'effondre : la chaleur, la gamberge sur ce col que je fais pour la 1ere fois, l'étape du tour
où le Tourmalet clôture l'étape, les bidons qui sont vides et ce ravitaillement qui n'arrive toujours pas. Enfin, au milieu de la station de ski, dans un virage en replat le ravito est là. Je pensais y trouver Pascal, mais visiblement j'ai eu un gros coup de pompe car il est déjà reparti. J'englouti d'un traît près d'1 l d'eau, j'avale deux petits sadwichs et je fais le plein d'eau. Petit pipi et s'est reparti pour les 8 derniers km du col.

Assez vite je m'aperçois que le ravito m'a fait du bien, et je force la cadence, revenant facilement sur mon rythme du Soulor avec une grande impression de légèreté. Impression confirmée par le fait que je me mets à doubler d'autres coureurs par grappes. Peut-être est-ce l'air des montagnes qui me fait cet effet là dans ce cirque magnifique. Toujours est-il que pendant qqs kms je me prends pour Coppi, Bahamontes, Van Impe ou Thévenet, héros de mon enfance, dans cette ascension mythique. Plus que 6 km je tends la main vers mon porte bidon...
rien. Je jette un coup d'oeil... rien. Et là je visualise mes deux bidons pleins que j'ai posé au stand du ravito avant d'aller chercher un sandwich... et je songe aux bénévoles du ravito qui ont du bien rigoler en retrouvant ces deux bidons pleins sur leur comptoir en pensant au couillon qui les a oublié. D'où aussi ma sensation de légèreté depuis le ravito ? Toujours est il que je n'ai pas d'eau, qu'il me reste 6 km à monter sous un soleil de plomb. Je demande de l'eau à deux gars que je rattrape et que j'abandonne égoïstement dès que j'ai bu deux gorgées. A deux km du sommet, un vieux me passe un de ses bidons que je lui rends au ravito du col. Les deux derniers km sont les plus durs avec une pente à 9-10% et le dernier virage est un vrai mur à 12% qui fait très mal aux cannes après presque de 2h de montée.

Au sommet, pas de Pascal, Pas d'Olive, ils ont fait leur course. Je m'arrête pour boire et j'emporte deux petites bouteilles dans mon maillot. Je ne prends pas le temps de me faire prendre en photo devant le panneau du col indiquant l'altitude (2115m) car l'heure tourne et je ne dois pas traîner si je veux avoir le temps de manger et me doucher avant de prendre mon train.

Descente prudente au début car ça tourne et il y a quelques gravillons, puis super rapide (enfin pour moi) à partir de La Mongie ou dans les longues lignes droites à l'asphalte lisse comme du billard et aux virages larges mon compteur affiche entre 60 et 70. Tellement rapide que j'en ai encore une oreille bouchée aujourd'hui, si, si... Ce qui ne m'empêche pas de me faire reprendre juste avant Ste Marie de Campan par trois coureurs. La descente est marquée aussi par un gros coup de froid aussi car le brouillard est au menu de ce côté, ce qui tranche énormément avec le
soleil de plomb de l'autre versant. Petite alerte crampe après un petit étirement sur la selle, mais cela passe très vite et je ne le sentirai plus jusqu'à l'arrivée.

Dans la plaine, nous nous regroupons à une quinzaine et nous roulons à vive allure dans les longues lignes droites en léger faux plat qui amènent à Bagnères. le compteur affiche régulièrement entre 40 et plus de 50, mais nous ne sommes que 4 à rouler. Petit coup de gueule d'un cyclo basque et les relais s'organisent mieux. Je suis encore assez frais pour faire de longs relais devant et relancer dans le contournement Bagnères. La côte de Loucrup arrive, on a rejoint un autre groupe, mais notre peloton éclate dès le pied. Je suis encore en jambe pour mener le train et passer en tête au sommet, puis sprinter sur la galette à l'entrée de Loucrup avec un gars de Luchon, à la manière des sprints bonifs du GCP. Notre peloton a explosé, je fais la descente à fond et sur la lancée je bouche le trou d'avec le groupe que j'ai devant en amenant
le 52*11 sur le km qui suit la descente. Mais ce groupe ne roule pas et c'est le regroupement général. Les 10 derniers km sont faits à bon rythme mais pas à fond. L'arrivée se fait en slalomant dans un lotissement, je me place dans la tête du groupe pour éviter d'être pris dans une chute.
A l'arrivée tout le GCP est là, c'est très sympa. On partage nos sentiments sur la course. Je retrouve Olive et Pascal qui sont arrivés 13 minutes avant moi. Eux non plus n'ont pas du chômer dans la plaine. Douche, repas avec les copains trop rapide pour moi car il est déjà temps de partir prendre le train. Gros bisou à Clément qui est arrivée entretemps avec Oumi et Oupi, et Papa m'emmène à la gare. Moment trop bref avec vous tous mais beaucoup de bonheur à le partager et à être là tout simplement.

Retour sans encombre vers Alès, le contrôleur à la gentillesse de me laisser monter dans le train avec mon vélo alors que dans son train je n'ai pas le droit, même si quand j'avais acheté mon billet on m'avait certifié le contraire... Retour dans la fournaise aussi car à Béziers il faisait encore 33° à 20h30...

Au final, une superbe cyclo et un bilan positif pour moi. En chiffre, je mets 6h48 pour parcourir les 160 km et les 3200m de dénivelé à la moyenne de 23,2 et plus de 6 l d'eau englouties. Je fais 417e sur 656 classés. Olive et Pascal sont respectivement 350e et 358e en 6h34. Le GCP est d'ailleurs bien représenté car il me semble que sur la Petita certains se sont illustrés, mais je leur laisse le soin de le raconter. Une bien belle répétition générale avant l'Etape du Tour dans 15 jours, sauf que cette fois il faudra monter le Tourmalet en 3e col après 160 km de cyclo...
Bonne route à tous.

7 commentaires:

jr a dit…

Belle performance mais maintenant j'angoisse pour l'étape du tour,je vais mal dormir jusqu'au jour j!!!
jr

Olive a dit…

Trés belle cyclo avec en prime l'ascension du Tourmalet par la "nouvelle" route.
Cool que t'ai pu te joindre à nous bouba, c'était bien sympa, surtout dans le soulor avec JMM et flavien de Bizanos (on a d'ailleurs fini avec lui après l'avoir récupéré avant Bagnères).
Dans le Tourmalet, quand j'ai vu que j'avais pris un peu d'avance sur le groupe, j'ai préféré continuer à mon allure.
Au final de bonnes sensations tout au long du parcours.
RDV à l'EDT maintenant.

@+
Olive

Olivier Bourda a dit…

Pour moi ma 2e partie de Tourmalet m'a plutôt rassuré sur mon état de forme. Même si ce matin j'avais les jambes un peu lourdes avec les gars du VCA d'Alès. J'ai mis bien mouliné 70 km avant de pouvoir rouler un peu dans les 20 derniers.

Olivier Bourda a dit…

La 2e partie de l'ascension du Tourmalet m'a plutôt rassuré, ainsi que mon état de fraîcheur à l'arrivée. Même si avec l'arrivée au sommet en bout d'étape ça change qd même un peu. En tous cas ce matin j'avais les jambes lourdes avec les gars du VCA. 90km de moulinage bien à l'abri dans les roues !

Arnaud a dit…

Félicitations les gars ! Finalement, vous êtes repassés par Loucrup plutôt que Neuilh ?
Dis donc, Bouba c'est quoi ce cuissard non règlementaire ????

Olivier Bourda a dit…

dsl M. le trésorier. J'ai investi dans un cuissard Assos pour les longues distances.

Gwen a dit…

Ohhh c'est vilain, soit disant "oublier" ces bidons pour monter plus léger dans le Tourmalet et compter sur ses amis cyclistes comme des porteurs-d'eau!!!
Sinon, je vois que tout le monde est en forme...

L'Equipe.fr Actu Cyclisme