Samedi soir, me voila parti pour Meyrueis en Lozère, charmante bourgade de 700 âmes l'hiver et sûrement le triple l'été, nichée au début des gorges de la Jonte et entourée de montagnes. Depuis Alès 110 km et presque 2h de route, imaginez le trajet: pas un bout de droit et que de la montée ou de la descente. Ainsi je découvre en sens inverse le col du Perjuret que j'escaladerai le lendemain : route étroite, goudron fondu alors que je passe à 20h30, mais paysage fabuleux.
Arrivée à Meyrueis, chez David, un ami d'une copine à Margaux que je n'avais jamais vu avant de débarquer chez lui samedi soir. Un gars super sympa. De toute façon, un trentenaire fan de Starwars ne peut pas être un mauvais bougre ! Le lendemain, retrait de la plaque de cadre, petit déjeuner où je mange comme 4 avec une angoisse : éviter la fringale d'il y 15 jours. Petit échauffement pépère et discussion sur la grille avec des types que je retrouve des autres cyclos. Un me dit qu'il faut se dépouiller dans le 1er col (le départ l'attaque d'entrée) afin de basculer dans un bon groupe... facile à dire. Je me place donc dans le 1er tiers, mais ça ne va pas durer.
Départ: faux plat montant sur quelques kms, ça part très fort pour moi, trop fort. Au bout de 3 km je suis déjà asphyxié et je me résous à calmer le rythme. Ma première impression n'est pas bonne, je ne me sens pas en jambe et j'essaie de trouver mon rythme dans ce premier col de 9 km pour 300m, avec seulement 2km de dur où ça monte à plus de 5%. Je me laisse passer par la horde de furieux et je me cale dans la roue d'un marseillais qui doit faire au moins 90kgs et qui monte au train. La chaleur se fait déjà sentir, mon compteur annonce 28° et il n'est que 9h du matin.
Sommet du col, on bascule tous les deux dans la descente qui est avalée à un bon rythme. Par endroit le goudron est fondu et mon camarade me distance. Du coup je me retrouve tout seul dans le bas dans un long faux plat descendant. J'aperçois mon marseillais 500m plus loin qui est en train de rattraper un petit groupe de 10. Je fais un gros effort pour rentrer dans ce groupe, mains en bas, couché sur mon vélo et tout à droite, je suis à 50 dans cette portion et heureusement pour moi ils ne roulent pas trop devant et j'intègre le groupe au bout de qqs minutes. C'est parti pour 35 km entre Florac et Sainte-Enimie au cours desquels nous pénétrons progressivement dans les gorges du Tarn. Le rythme n'est pas trop élevé dans notre groupe qui doit compter 25 coureurs (hommes, femmes, jeunes, vieux...) l'ambiance est bonne enfant. Juste avant Sainte Enimie, nouvelle bosse de 1/2 km qui fait exploser le groupe et qui me montre que décidément aujourd'hui je ne suis pas en jambe, du coup je me retrouve de nouveau tout seul à l'attaque du 2e col, celui de Coperlac qui nous amène sur le Causse Mejean depuis le Tarn : 450m sur 7km, donc bien plus dur que le précédent. Je monte sur le 39*25 assez facilement entre 12 et 15 à l'heure, mais avec toujours cette impression de jambes lourdes. A moins que ce soit la chaleur qui est étouffante par moment quand on sent les ascendance dans ce versant abrupt qui est plein sud. Le paysage
est grandiose. Je remonte quelques concurrents et me fais aussi doubler par d'autres, dont un papi avec qui j'échange quelques mots avant qu'il ne me largue au train. Extraits :
- Moi :"Ben dis donc, vous avez la forme !?"
-Lui : "Oui, ça va pas mal... à 71 ans"
-Moi : "........."
-Lui : "Cette chaleur, ça me porte peine"
- Moi : "J'aimerais bien être aussi en forme au même âge, Vous roulez combien par an ?"
Lui : "13 000 kms"
Moi : "...."
Con de vieux, et en plus il me nargue avec la chaleur. Je n'essaie même pas de prendre sa roue, tellement j'angoisse de me reprendre le coup de bambou d'il ya 2 semaines. Sommet du col, petit ravito ou je fais le plein de boisson, j'ai déjà vidé 1,5l (en 69 km) et m'alimente un peu. C'est reparti sur le Causse, ça à l'air plat comme ça, mais il n'y a pas plus casse patte, c'est un peu comme le canada dry : ça ressemble à du plat, mais non... la route ne rend rien et j'ai toute les peines du monde à suivre un petit groupe avec qui j'ai redémarré après le ravito. Toujours cette impression de pas de jambe et cette route chaotique, ça me donne presque la gerbe. Enfin la descente, je suis de nouveau tout seul et je gamberge. Pas bien, pas de jambe et encore un col, le plus dur à ce qu'il parait, je me demande comment je vais finir.
La descente est très technique : route étroite, pentue par endroit, gravilloneuse et sinueuse.
Le problème avec ce genre de circuit qui coupe des gorges, c'est que tout ce que l'on descend, il faut aussi le remonter... Bas de la descente, malgré mon style fer à repasser et mon appréhension de la descente, (visiblement, je ne suis pas le pire au GCP, yek, yek...) j'ai repris 4 types. Peut-être que j'ai progressé dans ce domaine. Toujours est-il que je me suis requinqué avant d'attaquer la montée du dernier col : 400m sur 5 km avec une route étroite (les vttistes appelleraient ça du monotrace), défoncée, avec de l'herbe et des gravillons : bref, j'ai l'impression d'être dans un secteur pavé du Paris-Roubaix mais en pente ! Toujours est-il que je mets tout à gauche et que je n'en mène pas large... Pas de fringale, mais je reste "en dedans" (enfin pas trop, j'en chie quand même beaucoup, faut dire qu'on a déjà dépassé 90kms) Tout ça pour dire que je me fais doubler par pas mal dans cette montée, le seul que je reprends c'est un gars épilé, vélo carbone, maillot bleu blanc rouge, mais qui a des crampes... c'est bien la peine ! Du coup, la défaillance de ce type me ragaillardi, et je fini assez bien l'ascension.
Je m'arrête même pour prendre des photos des gorges. Enfin le sommet, de mémoire il me semblait qu'on basculait assez vite sur Meyrueis, mais la partie sur le Causse se prolonge. D'autant que mon compteur fait de nouveau des siennes, il m'annonce que je suis à 107 km sur une course de 109, et on ne descend toujours pas... (Les utilisateurs de VDO sans fil, vous avez des suggestions ?) En tous cas, je me sens presque plus en jambe là que de toute la journée, c'est sûrement l'envie de terminer... Dernière descente, je double deux "vieux" qui étaient devant moi et c'est la ligne d'arrivée sous la canicule. Je descend deux canettes de Perrier et file me déshabiller et surtout m'enlever mes chaussures qui me font souffrir depuis un moment. ça me rappelle Bourvil dans le Grande Vadrouille : "mes souliers, mon vélooo" Il faudra que je songe à les changer. Ca doit être la chaleur qui me fait gonfler les pieds.
Bilan chiffré : 202e sur 255, les 109 km en 4h46 à 22,8 de moyenne. (le 1er fait le parcours en 3h14 à 33,7 de moyenne et le dernier 6h05 à 17,9) Je suis un peu déçu, car je fais une moins bonne moyenne que sur la Beaume-drobie d'il y a 15 jours alors qu'il y avait moins de dénivellé et plus de portion plane... c'est peut-être la traduction de l'impression de pas être en jambe qui ne m'a pas quitté de toute la journée. Hormis les chiffres, je suis enchanté par cette cyclo, toujours aussi bien organisée et qui passe dans des paysages magiques.
Après la course, repas revigorant dans la salles des fêtes de Meyrueis. Qui vient s'assoir à coté de moi ? Thierry Bourguignon, qui était parrain de la course (il fait 37e) Super sympa, un peu plus vieux que quand il courrait, mais vraiment un gars simple qui fait pas de chichi. Dommage, je n'avais pas mon portable pour poser à coté de lui.
La bise à tous, et bon vélo !
5 commentaires:
Elle a l'air sympa cette cyclo ! Surtout niveau paysage. Faudrait peut-être qu'on s'organise pour venir la faire l'an prochain...
On te prépare quoi comme parcours pour cet été ? Aspin, Tourmalet, Soulor, Aubisque et retour à Pau ? Tu as l'air affuté sur les circuits à dénivellé !!
Etant donné que je ne pourrais pas être là pour la Hubert Arbes, j'aimerai bien me faire une sortie au Tourmalet. Sinon, j'ai trouvé une cyclo avec un parcours mythique : la mi-marmotte. Seulement 74 km mais le Galibier et l'Alpe d'Huez au programme ! http://www.sportcommunication.com/GT/epreuve2.php?langue=1&trophee=128
Moi : "J'aimerais bien être aussi en forme au même âge, Vous roulez combien par an ?"
Lui : "13 000 kms"
T'as pas demandé s'il ne parlait pas plutôt de sa voiture...???
Sinon c'est vrai que ce coin là donne envie de faire du vélo et de faire les cyclosportives du coin.
A méditer comme le dit Arnaud pour l'année prochaine.
Non, non, il parlait bien de vélo. Je n'ai pas osé lui dire que je n'en étais qu'à 1700, ce que je trouve déjà pas mal à mon niveau.... Vous en êtes à combien vous ?
Moi, j'en suis à peine à 1050 !!
Enregistrer un commentaire