Me voila de retour (et reposé...) de la Beaume-Drobie, une cyclo
ardéchoise. Présentation : 90 km, 4 cols dont un de 14 km, en tout près de 40km d'ascension dont mon compteur m'annonce un pourcentage moyen de 4%. Bref de vraies montagnes russes, sans un bout de plat, ça vous fait pas envie, les grimpeurs ???
Après 1h30 de voiture, me voici à Valgorge (07), retrait du dossard sous un temps gris et frais. Là encore, chez les autres participants, festival de jambes épilées et huilées, de vélos carbone et de bandanas, même chez les plus de 50 ans. P
ar rapport à ma première cyclo il y a trois ans, j'ai l'impression qu'il y a de moins en moins de "touristes" comme moi. Néanmoins j'arbore quand même avec fierté mon nouveau maillot du GCP.
Petit échauffement ou j'essaie tant bien que mal de régler mon dérailleur avant qui fait des siennes depuis ma dernière sortie d'entraînement. Et c'est le moment du départ.
Le départ se fait dans un faux plat descendant sur 5km avant le 1er col. Suivant les conseils de mon président, je fais ce qu'il faut pour rester dans le gros du peloton, le tout à plus de 55 à l'heure. Impressionnant de rouler en peloton à cette allure. Premier col, le peloton éclate mais je me trouve en jambe et je monte à un bon rythme sur le 39*21 avec une pente aux alentours de 5-6% pendant 7-8 km. Au sommet je reprends un petit groupe de quinquas épilés et huilés. On fait la descente ensemble.
remarque, les routes sont étroites, le goudron pas lisse voire plein de trous et de graviers par endroit, pour tout dire les descentes sont dangereuses sur cette cyclo. J'ai une petite pensée pour Olive pour rester au contact du petit groupe avec qui je suis.
Au bas de la descente petite portion de plat (environ 1,5 km) où je reste dans les roues. Après un petit pont submersible, c'est reparti pour le 2e col et environ 5-6km de montée toujours dans les mêmes pourcentages, avec des petites pointes à 8-9. Là encore, je me sens en jambe, je n'ai aucun mal à être en tête de mon petit groupe de quinquas. On discute un peu cyclo, ils commentent mon maillot, se demandent ce que je fais ici en étant des Pyrénées... au passage l'un d'eux me glisse qu'il fait près de 6000 km par ans (no comment). Sommet passé en tête, descente encore plus dangereuse que la précédente: aux gravillons, trous et à l'étroitesse de la route il faut rajouter de l'herbe au milieu de la chaussée et 3 virages ultra serrés. (dans l'un d'eux, grosses traces de pneus qui vont jusqu'au muret de pierre... Heureusement l'organisation est impeccable, il y a des gens qui préviennent des difficultés dans les descentes. Du coup, je me retrouve décroché de mon petit groupe qui descend plus fort que moi.
Pas le temps de se reprendre que le 3e col pointe le bout du nez : c'est la principale difficulté de la journée avec 14 km de montée pour 700m de dénivelé. Je reprends un par un le groupe de quinquas et je fais une belle montée, toujours sur le 39 et toujours en jambe. A mi col je m'arrête au ravito (coca, abricot et pruneaux) et je repars derrière les quinquas que je double à nouveau. Les 3 derniers km sont plutôt un genre de faux plat, avec vent de face, je coupe mon effort et me laisse reprendre par un petit groupe qui est derrière et qui roule de concert. Sommet, paysage magnifique malgré le temps couvert. L'avantage c'est que la température est idéale. J'ose à peine imaginer faire le même parcours en plein cagnard.
Longue descente de près de 20km avec quelques petites remontée de temps en temps. Toujours le même type de route, j'ai du mal à rester au contact de mon petit groupe. Dans le bas, je m'arrête pour aider un gars qui a des crampes et lui donne de l'eau, puis arrêt au ravito, j'ai faim et plus rien à manger (ça va avoir son importance pour la suite) : pruneau, pain d'épice, abricot et le plein d'eau. Je repars tout seul, mais je me dis que je vais reprendre mes quinquas dans le prochain (et dernier) col... grosse erreur.
La sensation de faim ne m'a pas quitté au pied du col, et là c'est le gros coup de fringale, une première pour moi, et le début de mon chemin de croix. Pourtant ce col n'est pas difficile en soi, 6kms de montée, dont 3 de faux plat dans le haut et 350m de dénivelé. Pas grave, mes jambes sont passées aux abonnés absent, je mets tout à gauche, rien n'y fait, plus de jus. Je suis à 8 à l'heure dans une pente que je pourrais monter au moins deux fois plus vite, je me mets en danseuse, me rassoit, me redresse à nouveau sur les pédales, me re-rassoit... ce maudit compteur égraine lentement la distance... J'ai l'impression d'être un éléphant septuagénaire et asthmatique sur un vélo. Une voiture avec un gyrophare me double, tient la voiture balai ? non, c'est la voiture qui précède le premier de la course de 130km (2500m de déniv). Le type me double comme un avion. De nouveau une voiture derrière moi, un minibus de la sécurité civile... j'ai l'impression d'être un randonneur égaré dans le désert dont un vautour guette l'agonie. Il finit par me doubler... non ce n'était pas encore la voiture balai. Il y a même un papi de plus de 60 ans qui me rejoint, l'orgueil piqué au vif je prends sa roue... pendant 5m. Rien à faire, je ne peux plus avancer. Enfin le sommet, petit ravito où il ne reste que des morceaux de sucre et de l'eau, c'est déjà ça.
Dernière descente aussi dangereuse que les précédentes, encore plus du fait de mon état de fatigue. Je la fais donc très prudemment. Les gars du 130 me dépassent les uns après les autres. Ils descendent comme des dingues sur cette petite route étroite pleine de gravillons et de trous, bordée de murets de pierre et de troncs d'arbres... Enfin le bas, les 2 derniers km sont en faux plat montant histoire de bien m'en faire baver jusqu'au bout.
Je finis 121e sur 154 et antépénultième de ma catégorie d'âge à un moyenne quand même honorable de 23 km/h compte tenu du profil du parcours et de l'énorme coup de bambou que j'ai pris dans les 15 derniers km. Le tout pour 4h de selle. (Le premier finit à près de 32 de moyenne, on ne joue vraiment pas dans la même catégorie) Au delà des chiffres, je me suis senti très bien et j'ai vraiment apprécié la course jusqu'au 3/4 du parcours, après... A l'arrivée, petite toilette, gros repas (enfin !), petits cadeaux... une super organisation, une ambiance chaleureuse. Je retrouve le gars à qui j'avais fait passer les crampes sur la route, il me dit que j'étais le seul à m'être arrêté, trouve ç a formidable... je fais le modeste, tellement je trouve ça normal dans une cyclo amateur. C'est peut-être ça qui me gâche un peu le plaisir : l'impression que l'esprit de compétition qui imbibe notre société prime sur tout le reste y compris sur ce genre de "course" amateur.
Olivier
2 commentaires:
Même avec un gros coup de pompe, tu fais une belle moyenne vu le profil de la cyclo !
Mais la fringale en vélo, il n'y a rien de pire ! Autant en course à pied ou autre, tu arrives à compenser un peu, mais en vélo, la sanction est immédiate.
Tu as en a d'autres de prévues avant la Hubert Arbes ?
J'en ai une autre dans deux semaines, la cyclaigoual, 109 km pour 1300m de grimpette. Le profil sur le lien suivant : http://www.velo101.com/epreuves/cyclaigoual/images/denivele_hd.jpg
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