mercredi 15 septembre 2010

Ma Midi Libre Cyclaigoual 2010 par Olivier B.

Dimanche dernier, me voila parti pour Le Vigan à un peu plus d'une heure d'Alès pour participer à ma troisième cyclaigoual après les éditions 2007 et 2009. La différence, de taille est que cette année je me suis inscrit sur le grand parcours, voulant profiter de ma belle saison et de mon niveau de forme. L'autre différence est que pour la première fois j'y pars avec un groupe de cyclo avec qui je roule le dimanche depuis quelques temps, même s'il n'y en a qu'un, Franck, qui m'a
ccompagne sur le grand parcours. Croyant que le départ est à 9h, nous décollons d'Alès à 6h45 dans l'aube, fraîche, naissante. Retrait des plaques, finalement le départ n'est qu'à 9h30... On tue le temps comme on peut, on va faire un brin d'échauffement. Pas trop quand même car le menu est copieux : plus de 150 km, un gros col d'entrée et 2600m de dénivelé.
Je pars avec l'idée de profiter de ma bonne saison pour essayer de m'accrocher d'entrée et "faire" la course. Mais je crois que décidément, je ne suis vraiment pas coursier.

Départ. A fond de train comme de bien entendu. Après 3 km, on attaque le col du Minier, ses 22 km à 4% de moyenne et 1000m de dénivelé. Très roulant donc, mais un col où il faut emmener du braquet et rouler vite. La première rampe est là, je suis sur la plaque (52*21) dans les dernières positions et on roule à 30 à l'heure. Je m'accroche, suis décroché de deux mètres, fait l'effort de revenir dans les roues du dernier et y reste encore un moment, déjà complètement asphyxié. Mon compteur affiche une pente à 4% et 27 km/h. il affiche aussi qu'on est qu'au km 5... là je me rappelle qu'il reste près de 17 bornes à monter avant le sommet et 145 km à courir. Je laisse filer ce groupe et mon compère Franck qui en sera décramponé aussi un peu plus loin, mais que je ne retrouverai qu'à l'arrivée. Je repasse donc le 39, et tente de retrouver un rythme plus conforme à mes capacités. C'est là que je me fais dépasser par le groupe "élite" parti 3' derrière, avec bien placé dans les 1eres positions, Christophe Bassons, parrain de l'épreuve cette année.

Une fois mon rythme pris je fais une ascension correcte, la plupart du temps sur 39*21 ou 39*23. En revenant sur pas mal de gars devant moi. Y en a un d'ailleurs avec qui on n'arrête pas de se "croiser" : il me dépasse comme un bolide, puis quelques centaines de mètres plus loin, je le passe car il est pratiquement arrêté. Et cela 5 ou 6 fois. Un peu étrange cette façon de monter. Toujours est-il que la dernière fois que je l'ai vu il était arrêté dans l'ascension de l'Aigoual avec des crampes.

Le sommet est là, avec lui le vent frais qui s'est levé et que nous prenons pleine face dans la descente qui suit. En vieux briscard je sors le papier journal de ma poche que pour la première fois j'avais préféré au gilet coupe vent... et là c'est la révélation. C'est beaucoup plus efficace ! Comme quoi, les vieux, il faut savoir les écouter. Dans cette descente peu pentue dans un premier temps il faut y aller à la pédale, je me trouve dans un grou
pe de 3 qui grossit vite par l'arrière... nous voila désormais une douzaine. La descente vers Trêves, après le 1ere ravito que nous zappons est étroite, bosselé, sinueuse... bref tout ce que j'aime. D'ailleurs, je manque de me sortir : je rate mon freinage avant une épingle du fait d'une vilaine bosse qui me fait décoller la roue arrière et je manque d'aller percuter le gars devant moi qui lui a freiné et vire dans cette épingle à 150°... heureusement ça passe sans encombre.

Bas de la descente, la traversée du village offre un long ;-) replat de 500m avant d'attaquer le deuxième col qui nous cueille à froid avec une pente sévère dans le 1er km. Le groupe dans lequel je suis vole en éclats, chacun trouvant son rythme. Je suis moins fringant que dans le col du Minier, mais ça va, je monte assez bien sur 39*25 ce col de 4 km. Je m'aperçois que pris dans la course je n'ai pas pris le temps d'admirer le paysage sauvage qui nous entoure, celui des gorges de la Dourbie, magnifiques. En haut de ce raidard, on se trouve sur le causse, vent de face, route granuleuse qui ne rend rien, un petit coup de mou car j'ai l'impression de ne pas avancer et je m'accroche dans la roue du gars du AC Montagnac qui me précède. Aprés un dernier coup de cul à Lanuejols nous entamons enfin la descente vers Meyrueis. Pour une fois c'est moi qui suis devant dans une descente. La traversée de Meyrueis se fait à vive allure grâce aux bénévoles qui nous signalent à tous les carrefours. Ravito : cette fois je m'arrête, mange un morceau et fait le plein d'eau, c'est assez long et je prends mon temps, trop de temps car je repars tout seul... Ah ça sur le taquetique, je suis pas bon !

Toujours est-il que le ravito m'a fait du bien et que j'attaque tambour battant le faux plat qui précède le col du Perjuret, 1er pas vers l'ascension du Mont Aigoual qui culmine à un peu plus de 1500m d'altitude. Je rattrape et double 6 ou 7 gars avant le col, parvenant à garder un bon rythme sur 39*23 toute la montée. Dans le haut je cale un peu, la chaleur commence à se faire sentir et on en est à un peu plus de 90km de cyclo. Virage à droite en haut du col et je prends la route qui mène vers l'Aigoual. Là, gros coup de mou : la chaleur, l'overdose de sucré, le fait d'être seul dans cette portion que je ne connais pas, le panneau sommet 10km ? en tous cas mon rythme décroît considérablement et je me prends à me dire que décidément cette cyclo je l'ai pris un peu à la légère : peut-être me suis-je vu trop beau après l'Etape du Tour de cet été ? Je passe même sur le 30 dans une rampe un peu plus sévère. Je me fais rattraper par une nana qui doit faire 45 kgs tout mouillé et qui grimpe avec facilité et légèreté. Du coup ça me met un coup de fouet et je remets le 39 pour l'accompagner jusqu'au sommet. Là vue est grandiose même si je ne prends pas vraiment le temps d'en profiter. Juste le temps de mon arrêt pour replacer la double page de midilibre sur mon torse velu. Je rattrape ma Saint Bernarde de la montée un peu plus bas. Au col de l'Espérou je m'arrête pour faire le plein d'eau et avale quelques tranches de saucisson. Que c'est bon le salé !

Bon, du coup, après ma pause charcutaille je me retrouve à nouveau seul pour la descente qui mène à Valleraugue sur 20 km. Là je ne sais pas ce qui m'a pris mais pour une fois, je la "fais" cette descente, sinueuse mais à la chaussée en bon état. Je me surprend à prendre plus d'angle dans les virages et me baisser sur mes avants bras, bref, à attaquer quoi... enfin tout est relatif... j'ai "l'impression" d'attaquer. Pour une fois j'ai eu l'impression d'avoir évacué mon appréhension habituelle et d'avoir été concentré sur les trajectoires, les freinages et les voitures, dont une m'a pas mal gêné d'ailleurs. En tous cas, pour une fois j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir dans cet exercice. Sauf les deux pointes de crampes ressenties coup sur coup dans les deux cuisses, mais qui ont disparu comme par enchantement. Dans le bas j'ai rattrapé un gars et ma Saint Bernarde de tout à l'heure. Il nous reste une longue portion de faux plat de 10-12km avant d'attaquer la dernière côte. Je me place en tête, tout de suite le gars saute, et seule la nana arrive à garder ma roue. Pour la forme elle me prend deux petits relais, en s'excusant de ne pas pouvoir en faire plus. Mais je roule seul l'essentiel du temps dans cette longue portion. Heureusement la descente m'a ragaillardi et j'ai retrouvé les jambes qui tournent fort. Au pied de la côte, la dame lâche prise et je monte vite cette côte de 3km, assez sèche. Je double même qqs cyclos du petit parcours. Dans le haut je reprends deux gars, on fait la descente ensemble et dans le bas on en a repris 2 autres. Il nous reste 5 km, je donne tout ce qui me reste. Dans un faux plat que je passe en tête, je fais sauter 3 des 5 membres du groupe, sans le vouloir vraiment et on termine donc à deux à un bon rythme pour une fin de cyclo de 159km.

Au final je fais 113e sur 142 à près de 25 de moyenne pour 6h25 de selle. Franck qui m'a lâché dans le 1er col fait 83e en 6h à 27 de moyenne. Je dois dire qu'à la lecture du classement j'ai été un peu déçu. Mais finalement, vu la faible participation, ce qui est en général signe d'un plateau bien relevé, ma nullité taquetique qui fait que je ne suis pas prêt à sacrifier tous les ravitos, l'admiration du paysage, voire mon intégrité physique au chronomètre et à la place, c'est quand même pas mal. Il y a aussi le fait que j'ai roulé seul, ou presque une bonne partie de l'épreuve et surtout dans le final où il y avait de la pédale. Et enfin, je mesure les progrès accomplis par rapport à l'an dernier où sur le petit parcours de 109km je faisais 22,8 de moyenne.
De toute façon, ce n'est pas qu'un question de chiffre ! Il y a surtout le fait qu'après un bon passage à vide, j'ai terminé l'épreuve avec d'excellentes sensations, je me suis éclaté dans la descente de l'Aigoual et je me suis régalé avec mes compères alésiens du dimanche lors du repas pris en commun à l'arrivée.
Et puis Franck m'a révélé ses secrets : son vélo carbone et surtout son nouveau bracelet "power balance"...
Vivement que mon nouveau vélo soit là !

Olivier



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