mardi 8 juin 2010

Récit : La Rolland Fangille, Bessèges, 6 juin 2010

Dimanche matin me voila parti pour Bessèges, sorte de «revival» pour moi qui y ait travaillé pendant 6 ans : Rien de changé, la même «ville-rue» ces façades grises et décrépites, ses friches industrielles et ses rues désertes... sauf des grappes de cyclistes multicolores qui s’échauffent. Rituel d’avant cyclo : équipement, retrait du dossard, quelques tours d’échauffement et me voila sur la ligne. Comme je m’y attendais, le grand parcours a été amputé du col du Trélys du fait de l’effondrement récent de la route. Pour garder le même kilométrage, l’organisation a décidé de nous faire faire deux fois une boucle de 8km autour de la Cèze qui nous fait donc passer deux fois dans Bessèges. Le speaker au départ demande à ce que le rythme ne soit pas trop soutenu pour avoir deux jolis passages sur la ligne en peloton.


Départ, très rapide malgré tout, les deux boucles sont avalées à vive allure (entre 40 et 50) même si le peloton reste plus ou moins groupé et fait l’élastique à chaque relance. Petit incident pour moi à la fin de la 1ere boucle, je n’ai pas le temps d’éviter une plaque d’égout bien enfoncée et sur le coup j’ai cru que mon vélo se brisait en deux. Le temps de reprendre mes esprit et de reprendre confiance dans le vélo, non, il n’est pas cassé, non, pas de fissure sur la fourche, le cadre ou le moyeu (chuter à 50 à l’heure en peloton, brrr) et j’ai rétrogradé à la fin du peloton qui s’étire à chaque relance. Malgré tout c’est une première pour moi d’être avec le paquet après 20 km de course.


Pied du 1er col, à Gagnières, 3km d’ascension à 5%, impossible de descendre sur le 39, mon dérailleur à l’air d’avoir souffert du choc, ça y est il passe... sur le 30, p.... ça mouline, je me fais passer de tous les côtés. Enfin, j’arrive à mettre le 39, le temps de trouver le rythme, je dois être dans les 10 derniers. Je me dépouille dans l’ascension et je reprends un groupe de 5-6, qui explose, je me porte en tête et on reprend un autre groupe de 7-8. Descente, puis long faux plat montant en ligne droite, on voit tous les paquets devant nous, ça roule fort à 35 dans cette portion légèrement montante, on reprend un groupe et on se retrouve à une bonne vingtaine.


Descente sur St Ambroix, goudron neuf et lisse, route large, virages peu serrés, la descente est ultra rapide pour moi, sûrement autour de 70. Je dis sûrement car je m’aperçois que mon compteur à déclaré forfait, les piles mortes ou le choc de tout à l’heure ?


A St Ambroix retour dans la vallée de la Cèze, pas vraiment le temps d’admirer le paysage, car mon groupe roule très fort, on organise des relais brefs et ça avance. Je suis assez content car contrairement aux deux dernières semaines, je me sens plutôt bien. A notre grande surprise, on rentre dans le peloton de tête qui ne roule pas très fort. Regroupement général après 45km...


Au pied du col des Brousses, les choses s’accélèrent et le peloton éclate. La 1ere moitié du col est très roulante et ça monte très vite, je reste à mon rythme sachant que les deux derniers km sont les plus durs. Je me dépouille dans cette portion plus dure, les jambes et le souffle répondent, je me sens bien. Ce qui me permet de reprendre qqs gars avant le sommet que je franchis avec un ardéchois. Descente courte mais rapide, l’ardéchois a l’air décidé à rouler et je souffre d’avance connaissant cette partie roulante mais souvent en faux plat montant . On commence à rouler à deux et heureusement on se fait reprendre par 5 ou 6 gars et on roule ensemble à bonne allure pendant 5-6km ce qui nous permet de rentrer sur un gros peloton de 20 ou 30 gars. Il commence à faire chaud, mais assez vite le temps se couvre et la température reste clémente jusqu’au bout. Ce qui ne m’a pas empêché de boire mes 3l d’eau.


Au pied du col de Portes, je n’arrive pas à suivre le rythme rapide de mon groupe. Je m’accroche en queue de peloton, mais j’en garde un poil sous la pédale car c’est le haut qui est le plus dur. Imperceptiblement le groupe s’éloigne devant moi, même si j’arrive à faire une bonne montée. J’arrive à reprendre 3,4 gars que je lâche au sommet pensant que le ravito serait là... perdu. Je me retrouve seul dans cette descente qui sur 3km se fait à la pédale, la pente n’étant pas très forte. Un gars a pris ma roue mais ne me prend pas de relais. Dans la partie pentue du bas, je me régale à enchaîner les courbes de cette route large et au bitume impeccablement lisse. On traverse Chamborigaud à deux, toujours pas de ravito, pourtant on doit bien être aux 80 kms et je n’ai plus bcp d’eau.


Là on amorce la partie la plus pénible, une 30aine de km en faux plat montant qui nous élèvent de 500m. Heureusement notre duo se renforce par l’arrière. On traverse Genolhac à 5. Je retrouve un gars qui roulait avec moi à la route des Helviens et à la Beaume-Drobie. Dans notre quintet un vieux prend ses relais comme une patate en accélérant dès qu’il est en tête... on finit par le laisser faire joujou devant tout seul. Un autre, lui, se rabat trop sec et manque par deux fois de m’expédier dans le fossé. Enfin le ravito, après 98 km de cyclo,( il était temps !) tenu par un groupe du CAT de Concoules, bizarre, mais sympa. Je fais surtout le plein d’eau, pour l’alimentation j’ai encore ce qu’il faut. j’ai adopté les Powerbar de Gwen et les gels. Ca à l’air de me réussir. Au moment de repartir un train de 7-8 cyclos passe très vite en ignorant le ravito, je fais l’effort pour me mettre dans les roues, mais je coince un peu dans les derniers km du mas de l’Ayre que j’ai attaqué trop fort.


Descente, on se retrouve à 4. Je ferme la marche bien entendu. Un des 4 m’attend en bas, sympa, on fait la causette et on ne se quitte plus jusqu’à l’arrivée. Avant ça, la descente m’a bien fait récupérer du coup de pompe à la fin du col. Les jambes tournent toujours bien et on attaque la dernière ascension, la côte d’Aujac, sur 5km. Visiblement je suis beaucoup mieux que mon compagnon mais je décide de rester avec lui, l’encourageant à chaque virage, car il souffre de crampes. Dans la montée on dépasse quelques gars cramoisis. Sommet, il reste 15 km avant bessèges. Dans les 8 1ers, une route à flanc de montagne, je mène tout le temps à un bon rythme au dessus de 30, puis vient la descente ou mon binôme passe devant et m’emmène dans sa roue à très vive allure. Un peu trop à deux reprises où il manque de se sortir. Manque de lucidité ou envie de me montrer que si j’ai assuré dans la montée et le plat, il peut assurer la descente ? On reprend un gars qui se met dans nos roues et nous finissons ensembles sous quelques gouttes qui commencent à humecter la route. Beau joueur, mon binôme me laisse terminer en tête du groupe et on se fait une petite accolade genre Lemond-Hinault en haut de l’Alpe en 1986...


Bilan, les 134 km ont été avalés à plus de 30 à l’heure (estimation entre l’heure supposée du départ et l’heure de mon retour à la voiture.) Je ne connais pas encore mon classement, mais je dois être bien en fond de peloton. J’ai quand même l’impression que sur les parcours longs il y a beaucoup de coursiers ou de gars très costauds et peu de touristes comme moi.

Sur le plan des sensations je suis rassuré après mon passage à vide de la semaine écoulée. Bonnes jambes, bon rythme, pas de problème d’alimentation ou de crampes et l’impression de finir assez frais, même si le terme est relatif après plus de 130km de course et même si la cyclo était amputée d’une ascension. J’attends avec impatience dimanche pour courir la très dure Granite-Mont Lozère.


Bonne route à tous

1 commentaire:

Olivier Bourda a dit…

Je viens de recevoir mon classement. Je fais 68e sur 78 classés à 30,6 de moyenne en 4h23. Les trois 1ers terminent au sprint et se tiennent en 1seconde (3h23 à 37 de moyenne). Le dernier met 5h46 à 23 de moyenne. Ce qui confirme mon impression d'être dans une course de costauds.

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