Récit : la Granite Mont Lozère, Villefort (48)

Hier matin, me voila parti assez tôt pour Villefort en Lozère, à une soixantaine de km d'Alès. Je suis un peu tendu car le parcours est le plus dur de toutes les cyclos auxquelles j'ai participé cette année. Au moment du départ je suis encore en train de me demander comment je vais encaisser les 145km et les 3 cols pour 2600m de dénivelé.


Par ailleurs, je n'ai roulé qu'une fois cette semaine, une petite séance de moulinage après les 135 km de la Roland Fangille dimanche dernier. Le temps est magnifique (vive le sud !) mais des orages sont annoncés pour l'après-midi. Me voila dans le box de départ avec seulement 75 concurrents. C'est aussi ça l'inconvénient des grands parcours : les effectifs se réduisent et le niveau augmente considérablement... Je pars donc avec l'envie de ne pas être largué par la meute et de terminer esseulé.


Départ, neutralisé jusqu'à la sortie de Villefort, en haut d'un magistral coup de cul de 1,5km à 10%. Enfin neutralisé, c'est vite dit, la voiture roule trop vite et le peloton se casse dans ce raidar d'autant plus traitre qu'il nous cueille à froid. En haut, me voila donc obligé de faire l'effort avec un groupe de 10 pour rentrer sur le peloton. Ce qui est fait assez vite. Après 25 km de plat et de faux plat descendant avalé à bonne allure, à Génolhac, virage en épingle à droite, et c'est parti pour le 1er col, le pré aux dames sur le Mont Lozère, 15km pour 1000m de dénivelé.

Je me sens en jambe et je monte assez bien ce long col qui ressemble assez au Soulor: très dur au début (9-11%) ça se calme ensuite (4-7%) avant d'avoir un dernier raidillon proche du sommet (8-10%). Je reprend quelques gars dans l'ascension, d'abord sur 39*25 puis sur 30*21. Je reprend un gars de Fumel, on discute un brin. On aperçoit sa majesté Ventoux au détour d'un virage. Au sommet un peu de vent de face, je m'arrête au ravito faire le plein d'eau. Mais le groupe avec lequel je roulais continue. Je repars seul. Descente, route pourrie + descendeur fer à repasser = sur les freins et trouillomètre à zéro. Je me fais reprendre par un groupe de lozériens, dont un descend comme un taré. La route s'améliore et je fais l'effort pour rester au contact à 60 à l'heure en essayant de faire taire la petite voix dans ma tête : "ça va trop vite", "pense à la chute", "pense à ta femme et tes enfants"... Dans le bas, sur une portion moins pentue, j'envoie du gros et je réussi à rentrer sur un petit groupe de 7-8 coureurs.


Retour, à Villefort, de nouveau le coup de cul du départ, je fais l'effort pour rester au contact des trois lozériens, avant d'entamer les mêmes 25 km vers Génolhac. Nous entamons le 2e col de la journée, la Croix de Berthel, 20km pour 800m. Un col qui monte par palier : Dur au début, puis une longue traversée du côté de Vialas avant d'entamer le col proprement dit, à savoir 6-7 km à plus de 6%. Jusqu'à Vialas je reste au contact du groupe, mais les gars sont trop forts pour moi et je décide de rester dans mon (petit) rythme sur 30*21. Les deux derniers km sont très durs, mon rythme s'effondre mais je rattrape deux gars lâchés par le groupe. Sommet, ravito, je retrouve les 3 lozériens qui se font une pause sandwich-paté... En fait trois vttistes à l'entrainement et qui sont écoeurant de facilité.


Descente vers le Pont de Montvert avec un groupe de 5 gars, en fait un long faux plat descendant qui se fait à la pédale. Surprise, les jambes tournent encore bien. Bas de la descente, virage à droite et c'est reparti pour la dernière ascension : le col de Finiels, 2e sommet du Mont Lozère. Un col assez dur car pas très long, 10km, mais qui s'élève de plus de 700m, donc une bonne pente tout le long. Notre groupe explose dès le pied. Je sens que ça devient dur et j'essaie de garder un rythme régulier sur 30*21 ou 30*23. Je me retrouve avec un gars on fait l'ascension au même rythme et il est visiblement aussi éprouvé que moi. Après le village de Finiels, un long morceau très dur à plus de 8% sous la chaleur. Heureusement aucun problème d'eau et d'alimentation cette fois-ci, merci Gwen pour le tuyau des power bar, c'est adopté. Sommet, ravito en eau, et descente vers Le Bleymard.


Le temps se couvre, je regrette de ne pas avoir pris mon coupe vent, mais cela reste supportable. Une descente comme je les aime : belle route, virages larges et je me régale à tailler mes trajectoires à 60 à l'heure. Notre duo se fait reprendre dans le bas par deux autres gars. Un suisse et un gars du club d'Anduze. Voyant mon maillot il me demande si je suis venu pour préparer l'EDT. On en discute, lui aussi est inscrit, là il a des crampes. Notre quatuor s'organise bien pour les 35 km de faux plat descendant vers Villefort. Une belle partie de manivelles à plus de 40 à l'heure jusqu'à l'arrivée où le temps à viré à l'orage. Malgré les 2600m de dénivelé les jambes tournent encore bien. L'arrivée est en côte, sous les encouragements du speaker on finit au sprint sur la galette.


Sitôt la ligne franchie, il se met à tomber des hallebardes... on a eu chaud !
Au final, les 145km ont été parcourus à 25 de moyenne. Pas mal compte tenu du profil. Même si je termine plutôt bien, il reste encore du boulot pour l'Edt, mais j'ai l'impression d'être sur la bonne voie.


Bonne route à tous.